mardi 19 décembre 2017

Hassi Messaoud : Grogne chez les foreurs pétroliers

Les foreurs pétroliers des chantiers du sud du pays sont en colère. Pas moins  de 67 appareils de forage à l’Entp et 48 à l’Enafor sont déployés à travers les champs pétroliers et gaziers de la région où la tension monte. Plus de 400 travailleurs de la base Nord de l’entreprise nationale des travaux aux puits ENTP de Hassi Messaoud et autant à l’entreprise nationale de forage ENAFOR boycottent depuis deux jours les restaurants de l’entreprise en guise de protestation active et soutenue contre 3la non prise en considération de la plate-forme de revendications socioprofessionnelles adressée il y a une semaine à l’administration3 simultanément à des sit-in ponctuels quotidiens à l’interne.    Ces cadres moyens et de maîtrise qui ont par ailleurs retiré leur confiance aux syndicats et comités de participation à la fois, 3remettent en cause la représentativité de l’UGTA au sein des entreprises de l’amont pétrolier et 3interpellent directement le top management sur des préoccupations qui perdurent depuis 20103 nous explique Salem. N cadre de l’ENTP qui adhère pleinement au mouvement.    CONTESTATION    Ce n’est donc ni une grève du  travail, ni une grève de la faim proprement dite mais une protestation pacifique pour dire la « colère des foreurs de l’Algérie ». Et quand les foreurs ne sont pas contents, ils le disent clairement et le montrent via les photos de sit-in quotidiens qui se tiennent chaque matin à 7h tapante non seulement dans les bases de vie  qui comptent un nombre important de travailleurs attachés aux services administratifs mais aussi aux infrastructures de soutien logistique et autres ateliers de maintenance dont la seule ENTP en compte un millier à Hassi Messaoud. L’adhésion des travailleurs des différents chantiers gagne aussi du terrain depuis hier et témoigne d’un climat social délétère qui en dit long sur le moral des troupes au moment ou Ahmed Ouyahia insiste sur le gel des salaires bloquant ainsi un plan d’augmentation progressive qui attend depuis 7 ans dans les tiroirs. Les foreurs de la République ne sont pas contents et ils citent pas mois de treize revendications dont la première concerne évidemment les salaires avec effet rétroactif mais aussi la réévaluation de la zone géographique, l’amélioration de la couverture sanitaire et de la prise en charge des accidents de travail, la de bureaucratisation des directions des ressources humaines particulièrement les licenciements abusifs des contractuels, l’amélioration des conditions de vie dans les base de vie notamment la révisons des cahiers des charge relatifs à l’alimentation en s’alignant sur les standards de la société mère Sonatrach, amélioration des moyens de transport des travailleurs des ateliers et régularisation de la situation des travailleurs des corps techniques rémunérés en tant qu’agents administratifs.      ENGAGEMENTS   L’administration de l’ENTP est sur le qui-vive. Multipliant les tentatives d’apaisement, la réunion tenue jusqu’à une heure tardive du dimanche s’est intéressée de très prés aux revendications étudiées avec soin en compagnie du partenaire social lit-on sur le communiqué conjointement signé par messieurs A. Hammoudi, PDG de l’entrepris, L. Khemgani, président du comité de participation et A. Chennouf, secrétaire général du syndicat d’entreprise qui ont mis en exergue les efforts déployés dernièrement pour l’acquisition de nouveaux équipements et outils de travail à même d’accroître le rendement global de l’entreprise et permettre l’amélioration des conditions générales dans les bases de vie et la réalisation de super structures. La troïka a appelé à faire prévaloir l’intérêt général et la préservation des acquis des travailleurs.   Le communiqué rendu public le 17 décembre fait part de l’engagement de l’entreprise à réviser dans les prochaines semaines des indemnités de gratification au titre de fidélité  décernées tous les cinq ans par l’entreprise à ses travailleurs sur la base des résultats. L’entreprise s’engage par ailleurs à analyser les autres revendications et préoccupations des foreurs selon les priorités et la conjoncture socioéconomique de l’entreprise. Sur les réseaux sociaux, la guerre est déclarée contre « les syndicalistes qui bradent leurs collègues pour des avantages indus ». A l’ENTP comme à l’ENAFOR, les contestataires se sont carrément détournés de leurs prétendus représentants. A l’ENAGEO, la situation n’est guère meilleure à l’occasion de l’élection des nouveaux délégués. 

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