mardi 19 décembre 2017

La prise en charge des Subsahariens soulevée

Le monde entier a célébré hier la Journée internationale des migrants, instituée en 2000 par l’Organisation des Nations unies. En Algérie, la question de l’accueil, du traitement et de la prise en charge des migrants est posée avec acuité. D’importants flux migratoires ont été enregistrés ces dernières années. Il s’agit de migrants venus essentiellement de la bande sahélo-sahérienne. Fuyant les conditions de vie inhumaines, certains d’entre eux ont traversé l’immensité désertique de notre pays en famille. En cette occasion, la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (LADDH) a interpellé les autorités algériennes sur le sujet. Dans une déclaration rendue publique et signée par son vice-président, Saïd Salhi, la LADDH a relevé l’absence d’un cadre légal pour l’accueil des réfugiés et pour la prise en charge de la question migratoire. «Les migrants continuent à être des victimes de toutes les discriminations et persécutions : du racisme, de la haine, de l’exploitation et tout genre de trafic humain, et ce, malgré les appels incessants et le plaidoyer de la LADDH et de la société civile algérienne pour la mise en place d’un cadre légal, d’une loi et des mécanismes de protection et d’accueil des réfugiés et des migrants conformément au standard international des droits humains et des engagements de l’Algérie en matière de droit d’asile et de protection des réfugiés», est-il précisé dans la déclaration. La LADDH a ainsi appelé le gouvernement «à cesser les opérations d’expulsions massives et forcées, déguisées en rapatriements humanitaires, car ces opérations sont en flagrante contradiction avec le droit et les traditions du pays, d’autant que l’Algérie a une dette envers son voisinage». La LADDH estime que «le rapatriement doit être individuel, consentis et au cas par cas, avec une garantie de recours et d’accès au droit». La LADDH a demandé dans ce sillage que «la lutte contre le trafic des migrants et des passeurs vise en premier lieu la protection des migrants et de la sécurité nationale». Le gouvernement algérien s’est exprimé plusieurs fois sur le sujet. En juin dernier, Nourreddine Bedoui, ministre de l’Intérieur, avait affirmé que les migrants subsahariens «sont les bienvenus en Algérie». Le ministre avait fait état de «l’accueil cordial de l’Algérie aux réfugiés de différentes nationalités africaines, ainsi que leur prise en charge dans le respect des droits humains et des chartes internationales dans le domaine». M. Bedoui avait annoncé dans le même contexte la préparation d’un fichier national de migrants afin d’assurer une meilleure prise en charge de ce dossier. Des opérations de rapatriement sont périodiquement organisées en coordination avec les pays d’origine des migrants. Mais beaucoup de migrants subsahariens se trouvent dans le circuit professionnel. Ils sont essentiellement dans l’agriculture et dans les travaux publics et le bâtiment.  

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