vendredi 1 décembre 2017

Carnet politique 21

 Samedi : Les résultats des locales de jeudi continuent d’animer le long week-end. Pour rappel, le FLN a raflé 603 communes (30,56%) suivi du RND avec 451 communes (26,21%), soit la majorité des 1541 APC. Le Front El Moustakbel a obtenu 71 communes, le FFS 64, le MPA 62, puis vient le MSP et le RCD avec respectivement 49 et 37 communes. Mais Ouyahia a «nuancé» les chiffres de son ministre de l’Intérieur : «Je pense que le ministre de l’Intérieur n’a pas reçu toutes les données actualisées, car les derniers chiffres que nous avons nous donnent vainqueurs dans 463 APC et non pas dans 451 APC !»  No comment. Les listes indépendantes ont remporté les élections dans 35 APC, TAJ 31 et le FNA 27. Le Parti des travailleurs (PT) s’est contenté de 17 communes. Le FLN est arrivé également en tête dans les APW avec 711 sièges (35,48%) suivi du RND avec 527 sièges (26,30%). Le MSP a obtenu, quant à lui, 152 sièges. Ces résultats conforteront les deux partis du système dans les prochaines sénatoriales avant la fin de l’année. Le taux de participation a atteint 44,96% pour les élections des Assemblées de wilayas (APW) et 46, 83% pour les Assemblées communales (APC). Une légère progression par rapport au taux de participation enregistré lors des élections locales de 2012 (40,92% pour les APW et 44,26% pour les APC). Les listes indépendantes ont fait une percée importante, mais nous ne disposons d’aucune étude sociologique pour «lire» ces résultats. Naviguons à vue, c’est ce qu’on sait faire de mieux. A signaler les violences à Tindouf, notamment pour dénoncer des «fraudes» au profit du FLN. Dimanche : Graves dérapages à Ouargla. Notre journaliste rapporte : «Les émeutes ont éclaté ce dimanche à Ouargla, faisant suite à trois jours de colère après la proclamation des résultats préliminaires des élections du 23 novembre qui se poursuivent actuellement aux alentours du bureau de poste du 1er Mai. Les cartouches tirées à blanc pour disperser les manifestants et l’usage de bombes lacrymogène tous azimuts ont fait un blessé parmi eux. Il s’agit du jeune Boublal, gravement touché à la tête et à l’œil et qui devra être transféré demain vers le CHU d’Oran pour des soins spécialisés. Au bilan de ces affrontements aussi, trois arrestations qui font l’objet de négociations en ce moment.» Pourquoi ? «Après trois jours de demandes d’audience vaines auprès des autorités, justifiées par l’absence du wali, selon nos sources, la rencontre censée se focaliser sur l’intervention des autorités pour ramener le calme à la rue bouillonnante était en fait un rappel à l’ordre de ces dernières aux représentants du ksar chargés de calmer les esprits et attendre le verdict du tribunal administratif à propos de la plainte déposée dimanche matin  par le PNSD à propos d’un éventuel truquage du scrutin au profit du FLN aux dépens de la liste du PNSD constaté sur les 190 PV recueillis au niveau des 34 centres de vote que compte Ouargla», explique notre journaliste. La «gestion» par les autorités de la colère de la rue et de la déception du PNSD aurait poussé les jeunes à plus de violence et à une réaction plus musclée des services de sécurité. Pendant ce temps, le sit-in des syndicats est empêché à Alger ! Lundi : Les députés ont fait sauter l’impôt sur la fortune de la loi de Finances. Arbitrage au profit de qui ? Entre-temps,  la direction d’El Fadjr conteste le chiffre de 76 milliards que l’entreprise aurait touché en publicité publique en 8 ans, selon les dires du ministre de la Communication. El Fadjr aurait perçu uniquement 62,5 milliards durant cette période. Des sommes déboursées, selon la publication, pour le règlement des différentes charges liées à son fonctionnement. Les salaires occupent apparemment une place importante dans ces dépenses (27 milliards de centimes), suivis des imprimeries, des impôts et des charges sociales. By the way, rappelons que depuis samedi, plusieurs dizaine de citoyens, dont des femmes, de la commune d’In Amenas, organisent des rassemblements depuis samedi devant le siège de la daïra et le tribunal de cette ville, pour dénoncer les résultats du scrutin du 23 novembre. «En fait, après l’annonce des résultats provisoires des élections locales, des militants RND, de la commune d’In Amenas ainsi que ceux de l’annexe communale d’Ohanet, située à 120 km au nord d’In Amenas, sont sortis pour contester les résultats dont ils jugent qu’ils ne reflètent pas la volonté du peuple.» Sur les lieux, et à travers des vidéos diffusées sur internet par la page facebook Rnd In Amenas, les manifestants disent : «Ya lelâr, Ya lelâr, Mouatin bila karar !», et sur leurs banderoles on pouvait lire : «L’Armée ne décide pas du destin du peuple.» In Amenas, c’est si loin, n’est-ce pas ? A retenir : selon Amara Benyounes, «Ksentini n’a jamais rencontré le président Bouteflika». Il explique, selon El Watan, que «les propos de Ksentini sont malvenus». Il affirme qu’après la clôture dans les prochains jours de la page des élections locales, le débat portera essentiellement sur la présidentielle de 2019. Ok, on attend ! Mardi : «Le commandant Azzedine accuse les ‘‘Tontons Macoutes’’, en référence aux milices paramilitaires de Haïti coupables de nombreux assassinats, d’être derrière la disparition de son gendre décédé dans la nuit du mercredi 22 novembre à l’hôpital de Blida», nous append El Watan. La femme de la victime s’est confiée en ligne et a affirmé que son mari Hamza a fait l’objet d’un «enlèvement, mercredi vers 20h, dans les couloirs de l’hôpital Mustapha Pacha, à Alger». «Nous avons été interceptés par 20 individus qui se sont présentés comme des agents de la police judiciaire. Un rapt qui s’est effectué sous nos yeux. Au début, ils m’ont rassurée en me faisant croire qu’ils allaient uniquement interroger mon mari et qu’il serait libéré rapidement pour me rejoindre à la maison», a affirmé Fifi Chellali, la fille du commandant Azzedine, qui apprendra 48 heures plus tard le décès de son mari par la gendarmerie de Bab Djeddid. «J’ai alerté les plus hautes autorités de la police, en vain», écrit le commandant Azzedine, qui annonce «avoir déposé une plainte au poste de gendarmerie du Club des Pins», lit-on encore sur El Watan. Cette version est démentie par les services de sécurité qui parlent d’un suicide. A suivre. Mercredi : Très utiles ces précisions du ministre des Affaires religieuses rapportées par l’APS : «Concernant l’exploitation des réseaux sociaux par certaines parties pour déclarer ‘‘interdit dans la religion’’ la célébration du Mawlid Ennabaoui, M. Aïssa a indiqué que les imams sont présents également sur les pages  Facebook pour répondre à ces ‘‘niaiseries’’, rappelant que c’est l’Association des Oulémas musulmans algériens qui a instauré la tradition de la célébration du Mawlid Ennabaoui.» Mohamed Aïssa a aussi réfuté les informations relayées par des médias selon lesquelles le Hezbollah aurait financé le mouvement Hamas via des banques algériennes, exprimant le refus de l’Algérie d’entrer dans un conflit sectaire. (En même temps, vu le fonctionnement de nos banques, on doute qu’elles puissent financer quoique ce soit). Et enfin, le ministre est revenu sur cette polémique de la «basmala» dans les manuels scolaires, expliquant que le ministère de l’Education a pris des mesures de sanction contre les parties à l’origine de ce problème, ce qui reflète, a-t-il ajouté, la «bonne intention du gouvernement de ne pas porter atteinte aux symboles religieux dans les manuels scolaires». Aaaamiiin ! Jeudi : Le Mouloud arrive avec ses joies et ses accidents pyrotechniques. Certains préfèrent allumer de belles bougies le soir et partager un bon dîner en famille, d’autres jouent à faire exploser les pétards. Pétards pourtant interdits, mais que l’autorité ne peut interdire, car ce n’est pas sa fonction. Les pouvoirs publics ne peuvent pas appliquer la loi, car personne, ou peu, leur concède la moindre crédibilité, ou de la légitimité. Du coup, on vend des pétards au su et au vu de tous les services de sécurité existant dans notre pays. Sans risque. C’est là où commence (ou plutôt s’achève) la crédibilité d’un Etat, sur la voie publique, sur ce trottoir qui n’appartient qu’à l’informel. Ce n’est pas un appel à réprimer les jeunes vendeurs de m’hareq, non ! C’est juste le constat «nooormal» d’un Etat anormal. Saha Mouloudkom !    

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