Le bureau national du Syndicat des inspecteurs de l’éducation nationale (Sien) a décidé de geler tous les examens de titularisation (Capes), de boycotter et démissionner des collèges inspectoraux de wilaya et de couper tous les moyens de communication non officiels (téléphones personnels et e-mail) avec l’administration centrale et locale. Ces actions de protestation, qui seront observées dès le deuxième trimestre, ont été décidées à l’issue de la dernière réunion du bureau national du syndicat tenue le 17 du mois en cours. Le Sien dénonce la marginalisation des inspecteurs dans la prise de décision concernant la réforme de l’éducation. «L’opinion publique est leurrée par le fait que le ministère de l’Education nationale ne cesse d’évoquer l’intérêt porté aux inspecteurs, et leur rôle primordial dans le système éducatif, alors qu’en réalité, il continue de les marginaliser. Pour donner l’impression d’agir avec professionnalisme, cette tutelle a créé au niveau de chaque wilaya une entité sans fondement légal appelée collège inspectoral, pour la représenter au niveau local. Sauf qu’en réalité, ces collèges sont relégués pour faire de la simple figuration sur le terrain», dénonce le syndicat, dans la déclaration rendue publique à l’issue de la rencontre précitée. Les inspecteurs rappelle leur position non prise en compte par la tutelle, selon eux. «Les inspecteurs n’ont cessé par le passé d’évoquer, à travers leurs différents rapports, l’imminence de la ‘‘déperdition pédagogique’’ due au départ massif et prématuré des enseignants à la retraite, et d’émettre des propositions concrètes, notamment le recensement des besoins réels et l’établissement d’une stratégie de recrutement basée sur la formation des futurs enseignants, afin de prévoir des mesures nécessaires capables d’assurer une bonne relève et une continuité pérenne. Malheureusement, la tutelle a fait la sourde oreille», souligne le Sien, relevant que «le ministère, qui se retrouve dans l’impasse, continue dans sa politique de rafistolage et improvise des mesures urgentes pour le recrutement d’enseignants, souvent sans niveau requis et sans formation pédagogique préalable, au détriment des diplômés de l’Ecole normale supérieure». Ainsi, «la profession d’enseignant devient le métier de celui qui n’en a pas», se désole le Sien. Ce syndicat dénonce également sa marginalisation en tant que partenaire social. «Depuis sa création en juillet 2016, le SIEN n’a cessé d’appeler, à plusieurs reprises, le MEN au dialogue pour lui transmettre les préoccupations socioprofessionnelles des inspecteurs. Malheureusement, la tutelle affiche une fin de non-recevoir à toutes les démarches entreprises. Aussi, le dossier d’enregistrement du syndicat n’a reçu aucune réponse de la part du ministère du Travail après huit mois de son dépôt», précise le bureau national du Sien. F. A.
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