mercredi 20 décembre 2017

Les inspecteurs de l’éducation montent au créneau

Le bureau national du Syndicat des inspecteurs de l’éducation nationale (Sien) a décidé de geler tous les examens de titularisation (Capes), de boycotter et démissionner des collèges inspectoraux de wilaya et de couper tous les moyens de communication non officiels (téléphones personnels et e-mail) avec l’administration centrale et locale. Ces actions de protestation, qui seront observées dès le deuxième trimestre, ont été décidées à l’issue de la dernière réunion du bureau national du syndicat tenue le 17 du mois en cours. Le Sien dénonce la marginalisation des inspecteurs dans la prise de décision concernant la réforme de l’éducation. «L’opinion  publique  est  leurrée  par  le  fait  que  le  ministère  de  l’Education nationale ne cesse d’évoquer l’intérêt porté aux inspecteurs, et leur rôle primordial dans le système éducatif, alors qu’en  réalité,  il  continue  de  les  marginaliser. Pour  donner  l’impression  d’agir  avec    professionnalisme, cette tutelle a créé au niveau de chaque wilaya une entité sans fondement légal appelée  collège inspectoral, pour la représenter au niveau local. Sauf qu’en réalité, ces collèges sont relégués  pour faire  de  la  simple  figuration  sur  le  terrain», dénonce le syndicat, dans la déclaration rendue publique à l’issue de la rencontre précitée. Les inspecteurs rappelle leur position non prise en compte par la tutelle, selon eux. «Les inspecteurs  n’ont  cessé  par  le  passé  d’évoquer,  à  travers  leurs  différents  rapports,  l’imminence  de  la  ‘‘déperdition  pédagogique’’  due  au  départ  massif  et  prématuré des enseignants à la retraite, et d’émettre des propositions concrètes, notamment le recensement des besoins réels et l’établissement d’une stratégie de recrutement basée sur la formation des futurs  enseignants,  afin  de  prévoir  des  mesures  nécessaires  capables  d’assurer  une  bonne  relève et une continuité pérenne. Malheureusement, la tutelle a fait la sourde oreille», souligne le Sien, relevant que «le ministère, qui  se retrouve dans l’impasse, continue  dans  sa  politique de rafistolage et improvise des mesures urgentes pour le recrutement d’enseignants,    souvent sans niveau requis et sans formation pédagogique préalable, au détriment des diplômés de  l’Ecole  normale  supérieure».  Ainsi,  «la  profession  d’enseignant  devient  le métier de celui qui n’en a pas», se désole le Sien. Ce syndicat dénonce également sa marginalisation en tant que partenaire social. «Depuis sa création  en juillet 2016,  le SIEN n’a cessé  d’appeler,  à  plusieurs  reprises, le MEN au dialogue pour lui transmettre les préoccupations socioprofessionnelles des inspecteurs. Malheureusement, la tutelle affiche une fin de non-recevoir à toutes les démarches entreprises. Aussi, le dossier d’enregistrement du syndicat n’a reçu aucune réponse de la part du ministère du Travail après huit mois de son dépôt», précise le bureau national du Sien. F. A.

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