mardi 19 décembre 2017

Mandats d’arrêt internationaux contre 226 Algériens

Des mandats d’arrêt internationaux ont été émis par la justice algérienne à l’encontre de 226 individus, dont 21 étrangers. Un chiffre révélé, hier, par le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Tayeb Louh, qui précise que la liste des personnes recherchées est transmise à Interpol pour une large diffusion. Ces 226 individus sont identifiés et sont, selon le garde des Sceaux, enrôlés dans les rangs de Daech et les autres mouvements djihadistes en Syrie, Libye, Irak ou au Yémen. «Ces jeunes ont acheté leur billet et ont rejoint les rangs de Daech en passant par la Turquie. Sur la base de l’indice rouge, la justice a également inculpé 21 individus qui ont incité, via des sites, des Algériens à se joindre aux groupes terroristes», a précisé M. Louh lors d’un point de presse animé à l’Assemblée à l’issue de l’adoption par la majorité des deux projets de loi relatifs à l’organisation pénitentiaire et la réinsertion sociale des détenus, ainsi qu’aux compétences du Conseil d’Etat. L’Algérie, explique-t-il, ne s’ingère jamais dans les affaires internes d’un pays étranger, mais lorsqu’il s’agit de sécurité de l’Algérie, l’Etat prend ses dispositions et agit. «Le contexte sécuritaire et politique est très tendu, surtout dans certaines régions du monde, notamment en Libye, Syrie, Irak et au Yémen, situation qui a profité aux groupes terroristes et l’Algérie veut s’en prémunir», note le ministre. L’Algérie, et elle ne le cache pas, craint le retour des terroristes qui ont rejoint Daech et veut, à cet effet, renforcer la coopération régionale et internationale afin de se préparer au retour éventuel des éléments de ce groupe d’origine algérienne et pour aussi lutter contre le terrorisme. Détenus à Guantanamo Le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, a rassuré, il y a deux mois lors de la réunion du Forum mondial de lutte contre le terrorisme, que l’Algérie maintenait un haut niveau de vigilance. «Notre pays, qui a durement souffert dans les années 1990 de ce fléau du retour des combattants, maintient un haut niveau de vigilance à l’intérieur de son territoire et sur toutes les frontières et réitère sa disponibilité à renforcer sa coopération frontalière et policière avec l’ensemble des pays de la région», a-t-il assuré, précisant que la question du retour de ces combattants terroristes se pose et que la solution demeure dans la lutte en coopération avec tous les pays de la région. Abdelkader Messahel avait annoncé qu’il entendait travailler au «tarissement» des multiples sources de financement du terrorisme sous toutes ses formes : «La prise d’otages contre rançons, le crime organisé transnational sous ses différentes formes, l’exploitation aujourd’hui très juteuse des réseaux de migration illégale, d’armes et de drogue (cocaïne, héroïne et surtout haschisch), ainsi que la traite des êtres humains et le blanchiment d’argent.» Le ministre a en outre évoqué la question des Algériens détenus dans la prison de Guantanamo. Il a fait état du rapatriement de 17 Algériens, dont la plupart ont été jugés innocents et jouissent de leurs droits civiques. Tayeb Louh est revenu, par ailleurs, sur le contenu du texte de loi relatif à l’organisation pénitentiaire qui consacre le dispositif de mise sous surveillance électronique, intégré depuis 2015 dans le système judiciaire, en tant qu’alternative à la détention provisoire, à travers le port du bracelet électronique. Celui-ci permet de situer le détenu dans le lieu fixé par la décision du juge d’application des peines. Enfin, le ministre de la Justice s’est exprimé sur le «défi de la baleine bleue», qui a fait, selon lui, une seule victime en Algérie. «C’est une application qui incite au suicide, ce n’est pas un jeu», a averti M. Louh, précisant que l’enquête a été ouverte et qu’elle suit son cours.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire