vendredi 1 décembre 2017

Université africaine d’Adrar : Les étudiants en grève depuis une semaine

Les étudiants de l’université africaine d’Adrar sont toujours en grève, depuis dimanche dernier à ce jour, et ce, en guise de protestation contre la mort accidentelle de leur camarade Abdellah Semani, un étudiant de 22 ans, en 2e année de droit. Cet accident est survenu le samedi 23 novembre à 18 heures, jour électoral. Les faits se sont produits lorsque la victime s’est adossée par inattention à un grillage de protection, mal scellé, posé sur les murs d’une allée donnant sur les chambres située au 2e étage du bloc «C» de la cité des 2000 lits garçons à Tililane. Et que par malchance celui-ci céda devant le  poids du malheureux, qui a fait une chute fatale de 8 mètres (lire notre édition El Watan Région Ouest du 27 novembre 2017). Et cela fait déjà une semaine que ces étudiants bloquent les entrées à l’université aux enseignants et aux étudiants. Ils refusent ainsi de reprendre leurs cours et cela malgré l’intervention du recteur au premier jour du sit-in. Toutefois, ils déplorent le laxisme de l’administration et qu’à ce jour aucun autre responsable n’a dénié dialoguer avec eux. Ils affirment avoir, dans le passé, établi et transmis 14 rapports dans lesquels ils auraient dénoncé les défaillances et la mauvaise gestion constatée dans le fonctionnement de ces deux institutions aux services concernés et même au ministère de tutelle sans aucune réaction en retour. Cependant, ils semblent vouloir aller jusqu’au bout cette fois-ci. Ils promettent de ne pas lever ce piquet de grève jusqu’à l’arrivée d’une commission d’enquête ministérielle sur le terrain pour s’enquérir de la situation qui prévaut au sein des ces entités universitaires. En effet, ce malheur a contribué à la consolidation de l’union de toutes les factions estudiantines. Des organisations souvent divisées pour des intérêts divers. Il leur a donné l’opportunité de s’ériger en un front commun contre l’administration. Par cette contestation, ils ont mis à plat toutes insuffisances qui marquent la mauvaise gestion de leur université, mais avec un grand acharnement et insistance sur celle des œuvres universitaires : l’entité qui a la charge du volet logistique et social. Celle qu’ils accusent d’être à l’origine de la situation précaire qui prévaut au niveau du campus et qui depuis très longtemps pèse lourdement sur leurs conditions de vie et d’études, à savoir le manque d’activités socioculturelles et sportives et pédagogiques. Carences dans les conditions d’hébergement et de restauration, manque de chaufferie, irrégularité du transport, sanitaires dégradés, insécurité, infirmerie non fonctionnelle. Sur ce dernier point, un ami de l’étudiant décédé et qui se trouvait avec lui au moment de sa chute nous dira : «L’accident a eu lieu à 18 heures, et par manque d’ambulance et de présence de médecin et d’infirmier, le blessé a été pris en charge par ses camarades qui ont appelé la Protection civile et qui l’ont accompagné à l’hôpital et sont restés à son chevet jusqu’à sa mort !» Pour finir, on notera que ce mouvement de contestation se poursuit pacifiquement sans aucun incident majeur signalé.

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