«Nous refusons que la responsabilité de l’échec du système de santé soit endossée par le praticien», affirme le Snpsp. Le Syndicat national des praticiens de santé publique (Snpsp) lancera un préavis de grève à l’issue du conseil national qui se réunira en session extraordinaire le 8 février prochain, a annoncé hier Lyès Merabet, président du syndicat. «La tendance de notre syndicat au niveau de la base est pour un débrayage pour dénoncer la situation qui prévaut dans le secteur. Le conseil national décidera de la nature et de la durée de l’action», a-t-il souligné lors d’une conférence de presse tenue hier au siège du syndicat à Alger. Le syndicat dénonce «le silence et l’indifférence du département de Hasbellaoui concernant la situation du secteur de la santé publique. Nous refusons que la responsabilité de l’échec du système de santé soit endossée au praticien», lance le Dr Merabet. Le Snpsp soutient dans ce contexte la revendication des résidents consistant en la suppression du service civil présenté par les pouvoirs publics comme solution aux déserts médicaux. Pour le président du Snpsp, le texte imposant le service civil instauré en 1984 est complètement dépassé. «Les médecins qui sont tenus de l’accomplir sont soumis à des pressions sociales peu défendables. Les médecins sont confrontés à l’absence de moyens d’accompagnement pour accomplir ce service, sachant que les métiers de la médecine se féminisent avec 80% d’effectifs féminins dans le corps médical.» Le Snpsp plaide pour des mesures d’accompagnement des praticiens afin de les encourager à travailler dans les zones enclavées, avec un logement de fonction et des encouragements salariaux. Le Snpsp fait également le point sur les dossiers soumis à la tutelle et constate la rupture du dialogue depuis le 17 juillet 2017. «Toutes nos revendications sont au point mort», dénonce le Dr Merabet. Le syndicat réclame depuis des années l’alignement des diplômes de doctorat pour les pharmaciens et les dentistes sur le plan de carrière ; les modifications apportées dans la formation de ces praticiens n’ont pas été impactées par la Fonction publique qui n’en a pas tenu compte sur le plan salarial et de la carrière de ces praticiens, explique le président du Snpsp. Ce dernier appelle le gouvernement à élaborer l’arrêté interministériel attendu depuis 2011 pour mettre fin à cette «aberration». Concernant la carrière des praticiens de santé publique, le Snpsp dénonce le retard pris dans l’élaboration du concours de passage au grade supérieur et «les pouvoirs accaparés par les contrôleurs financiers qui se substituent souvent aux directeurs de la santé et des structures dans la gestion de la carrière des praticiens». Autre revendication soulevée par les praticiens, le retrait de l’avant-projet de loi sanitaire et l’association des syndicats dans l’élaboration de la nouvelle loi. Pour le Snpsp, le projet que le gouvernement propose aujourd’hui «est dicté par les détenteurs d’argent». Le Dr Merabet est catégorique : «Le projet de loi sur la santé répond aux exigences des lobbies des constructeurs des structures sanitaires, de ceux de l’équipement et du médicament. Le texte ne cherche pas un partenariat public-privé, mais le bradage des structures de santé publique au dinar symbolique !»
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