Les revendications de facilitation d’accès au logement pour les enseignants universitaires ne seront pas satisfaites dans les conditions actuelles du pays. C’est ce qu’a expliqué avant-hier, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Tahar Hadjar, qui a répondait à une question orale d’un membre du Conseil de la nation. Le ministre était saisi sur la possibilité d’octroyer une prime de logement aux enseignants chercheurs et des mécanismes d’hébergement des enseignants et d’étudiants dans des logements ou des hôtels. M. Hadjar a souligné l’«impossibilité» à l’heure actuelle d’octroyer une prime au logement au profit des enseignants chercheurs de même que pour l’hébergement des étudiants universitaires dans des hôtels ou des appartements. L’introduction de la prime au logement au profit des enseignants chercheurs au lieu d’un logement est «impossible à l’heure actuelle» en raison de son absence dans le régime indemnitaire en vigueur, selon les propos utilisés par le ministre. M. Hadjar a expliqué que cette indemnité ne peut être adoptée à l’heure actuelle pour plusieurs raisons, notamment la difficulté d’en fixer le montant en fonction des zones et régions, en l’absence d’un dispositif référentiel de loyers au niveau national et l’inexistence d’un marché immobilier développé en matière de location. Le logement est un des points essentiels des différentes plateformes de revendications brandies par les représentants des enseignants du supérieur aux différents mouvements de protestation. A défaut de logements de fonction, les enseignants ont réclamé, des années durant, des formules de facilitation d’accès au logement, tels que des quotas de logements destinés aux fonctionnaires de ce secteur dans le cadre d’une aide au logement. Le ministère a promis des lots destinés aux enseignants dans le cadre du dispositif de la location-vente ou du promotionnel public participatif. Le Conseil national des enseignants du supérieur (Cnes), un des principaux syndicats du secteur, a, ces dernières années, dénoncé les difficultés d’accès des enseignants aux formules d’aide au logement, et revendiqué des formules pouvant pallier les faibles revenus salariaux. La situation est plus difficile pour les enseignants universitaires vacataires, exclus de toutes les formules d’aide, avait dénoncé le syndicat, à l’occasion des différents mouvements de protestation menés ces dernières années pour des revendications socioprofessionnelles. Pour le ministre de l’Enseignement supérieur, la question d’assurer un logement aux enseignants chercheurs est «une des priorités du secteur», qui veille à l’amélioration de la situation socioprofessionnelle, sachant que le logement constitue «un élément de stabilité socioprofessionnelle». Concernant le volet de la question de l’hébergement des étudiants dans des hôtels ou des appartements, le ministre a écarté la possibilité de mettre en place cette mesure qu’il a qualifiée d’«irréelle dans la conjoncture actuelle», estimant que les hôtels ne peuvent constituer «une alternative adéquate», ajoutant que l’hébergement dans des logements «pourrait être une mesure envisageable à long terme, et ce, en coordination avec les secteurs ministériels concernés». «Cette formule est tributaire du lancement de nouveaux types de logements, destinés aux étudiants, par les entrepreneurs et les entreprises publiques et privées exerçant dans le domaine de la promotion immobilière», souligne le ministre.
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