La grève illimitée du Cnapeste a bouclé hier son quatrième jour sans une esquisse de solution à l’horizon. Le syndicat avance un taux de suivi dépassant les 80%, tandis que la direction de l’éducation le situe à 29%. La ponction sur salaires de 11 jours de grève a mis hors de lui le syndicat qui ne décolère pas et observe sa deuxième grève illimitée de cette année scolaire. De son côté, la Fédération des associations des parents d’élèves (FAPE) multiplie les interpellations et les appels pour la reprise des cours. Hier, elle a observé un sit-in devant le siège de la wilaya mettant en avant trois revendications dont celle de «l’application stricte des lois relatives aux droits des enfants à l’éducation» et «l’arrêt immédiat de la grève et le retour inconditionnel de nos enfants aux études». La fédération exige aussi de «mettre tous les moyens nécessaires au profit des élèves afin de récupérer le retard accumulé». Au sortir du bureau du secrétaire général de la wilaya, le président de la FAPE, Touazi Djoudi, s’est adressé à la foule compacte de parents d’élèves assemblés devant le siège de la wilaya, qualifiant de «catastrophique» la situation qui prévaut dans l’école. Il déplore que les élèves soient ainsi «pris en otage par des courants qui se disputent» et que leur droit à l’éducation, «garanti par les chartes des Nations unies et de l’Unesco, que l’Algérie a ratifiées, soit bafoué». «Nous sommes là pour exprimer notre colère. Malheureusement, personne ne donne de la considération à nos enfants. Nous interpellons la responsabilité de tout le monde», déclare-t-il. «Nous sommes une fédération autonome, nous n’avons pas les prérogatives de juger quiconque, nous défendons les intérêts de nos enfants», a tenu à préciser Touazi Djoudi. L’Union de wilaya des parents d’élèves n’investit pas le terrain mais considère, dans une déclaration rendue publique hier, que «les grèves successives» du Cnapeste sont «inquiétantes». «Elles nous renseignent sur l’environnement auquel sont confrontés nos enfants. Les répercussions de ce conflit qui perdure mettent en cause le droit à la scolarité des élèves garanti par la Constitution. Nous ne pouvons nous taire face à cette situation qui menace l’école dans son fondement en tant que socle d’un Etat républicain», écrit l’Union. Elle en appelle au sens des responsabilités des «pouvoirs publics et du syndicat Cnapeste». L’Union plaide pour une «solution durable» et œuvre dans le sens de la «perspective de construction d’une école de qualité, en respectant le droit de scolarité et le droit de grève garantis par la Constitution». L’inquiétude des parents d’élèves est exaspérée par l’annonce du conseil national du Cnapeste d’entrer dans une grève nationale illimitée à partir du 30 janvier, considérant que le retard subi par les élèves de Béjaïa, mais aussi par ceux de Tizi Ouzou qui ont connu aussi une longue grève, fera de ceux-ci les plus grandes victimes parmi la population scolaire du pays.
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