La nouvelle est tombée tel un couperet, mais au vu des développements de son état de santé ces dernières heures, la fin était inéluctable. C’est notre ami commun, Tahar Gaïd, tenu constamment informé par les proches parents, qui m’a donné la triste nouvelle. Son heure était arrivée. Souffrant déjà d’une méchante maladie, contraignante, et dont le traitement lourd l’affaiblissait, Si Zahir luttait courageusement et dignement contre le mal qui le rongeait sans le montrer extérieurement. Dernièrement, Si Zahir m’a fait l’honneur de venir signer conjointement son livre à Kouba. J’en étais ému de fierté. Son accident domestique a fini par compliquer les choses. A 89 ans, l’enfant de Toudja était diminué et la fracture du col du fémur l’a davantage fragilisé. Il a subi à l’hôpital Aïn Naâdja une opération dont les séquelles ont eu raison de son frêle physique. Si Zahir nous quitte en nous laissant un bel héritage, à travers ses nombreuses publications et ses livres qui traitent de l’histoire de notre pays et de son immense patrimoine immatériel. Historien, professeur de journalisme, islamologue, Si Zahir a rayonné dans ces domaines grâce à sa large culture, sa pédagogie et son sens de la communicaiton. Des centaines de ses anciens élèves témoignent et louent les qualités humaines et professionnelles de leur maître. Si Zahir aura regretté une chose: celle de ne pouvoir feuilleter le livre Itinéraire d’un militant, sorti hier aux Editions Dahlab et qui constitue en quelque sorte son testament, puisqu’il y évoque son enfance à Toudja, sa scolarité à Constantine, son cursus médersien, son passage à l’université d’Alger et ses diplômes supérieurs obtenus à Paris. Son cheminement militant n’est pas moins riche, puisque, au PPA, qu’il a intégré très jeune, Si Zahir y a été un fervent défenseur, avant de rallier le FLN, où il a été chargé de confectionner, avec d’autres, à Tétouan et à Tunis, El Moudjahid clandestin. Si Zahir vouait un respect sans limites à son frère Abdelhafid, dont le portrait trône à l’entrée de son domicile. Abdelhafid Ihaddaden est le premier ingénieur atomicien algérien et l’un des rares spécialistes en physique nucléaire, décédé le 11 juillet 1961 dans l’explosion de l’avion Iliouchine de la compagnie tchécoslovaque qui le transportait de Prague à Bamako via Rabat. L’avion a été abattu par l’armée française. Abdelhafid y a laissé la vie aux côtés de 8 «cerveaux» algériens. Il avait intégré le FLN en 1956, à l’âge de 24 ans, et est enterré au carré des Martyrs d’El Alia. Si Zahir avait confié à ses proches son désir de reposer près de son frère… Qu’il repose en paix et que Dieu lui accorde Sa Sainte Miséricorde et l’accueille en Son Vaste Paradis. L’enterrement aura lieu ce jour à 13h à El Alia.
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