mardi 4 août 2015

Algérie-Maroc : le changement climatique bouleverserait l’ordre politique

Le changement politique tant attendu par les peuples d’Afrique du Nord surviendra dans le sillage du changement climatique. C’est en tout cas ce qu'avancent les chercheurs Hamza Hamouchene et Mika Minio-Paluello, co-auteurs du livre  « Les prochaines révolutions en Afrique du nord : la lutte pour une justice climatique ».
« Le changement climatique, oeuvre de l’homme, est une réalité en Afrique du Nord. Il détruit les fondements sociaux, économiques et écologiques et il conduira fatalement au changement politique », lit-on dans ce livre édité par les fondations Plateforme-London et Rosa-lux.

L’ouvrage prédit un avenir effrayant pour les populations vivant en Afrique du Nord. Le changement climatique se traduirait par l’aggravation du phénomène de la sécheresse, avec ses corollaires, l’avancée du désert et la destruction des activités agricoles, notamment en Algérie et au Maroc. Ces effets dévastateurs seront accentués par l’élévation du niveau des mers qui touchera des pays comme la Tunisie.

Ce scénario, pour le moins effrayant, « n’est pas l’œuvre de la nature, mais le résultat de la guerre menée par les riches contre les classes ouvrières, les petits agriculteurs et les pauvres ».

Selon les deux chercheurs, « la violence climatique - due essentiellement à l’usage excessif des énergies fossiles - est la résultante des choix des multinationales et des gouvernements occidentaux et des élites locales ». 

« Défaillance des dirigeants politiques»

Il est expliqué que la destruction prévue ne peut pas être évitée par la faute de la « défaillance des dirigeants politiques» des Etats de l’Afrique du nord, complices des décideurs des pays développés qui refusent de réduire les émissions des gaz à effet de serre (Co2 et Ch4).  

Pourtant, les solutions en mesure d'atténuer ces dégâts incommensurables existent (découverte de nouvelles ressources hydriques, restructuration de l’agriculture, transformation des modes de constructions des villes etc ). La mise en œuvre de ces solutions qui nécessitent des milliards ne peut avoir lieu dans l’actuel ordre mondial dominé par le capitalisme. « La lutte contre le changement climatique implique le changement de l’actuel ordre mondial (…) bâti sur le profit », insistent les deux chercheurs.

Ils préconisent aussi la refondation des modes de production agricole et de consommation énergétique. Le financement du processus de la transition énergétique doit être financé par les pays développés en faveur des pays en développement, d’après cet ouvrage enrichi par les contributions de chercheurs africains, sud-américains et européens.

« La lutte pour la justice climatique doit être démocratique. Il faut associer les sociétés locales les plus touchées.  La lutte doit être orientée vers la satisfaction des besoins de tout le monde », lit-on dans de ce livre. 

 

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