lundi 3 août 2015

L’instruction Sellal est-elle toujours applicable ?

Départ à la retraite pour les cadres âgés de plus de 60 ans, gel des recrutements dans la Fonction publique, paiement par chèque…
Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a multiplié, depuis 2013, les circulaires adressées aux différentes structures et administrations publiques.
Dans un souci d’application rigoureuse de la réglementation en vigueur, le premier responsable de l’Exécutif a instruit, depuis 2013, la direction de la Fonction publique, les ministères et les différentes administrations de mettre à la retraite les fonctionnaires dont l’âge dépasse les 60 ans.

Dans sa circulaire, le Premier ministre avait donné aux gestionnaires la possibilité de garder 40% des personnels de plus de 60 ans, pour assurer la formation des nouveaux cadres appelés à assumer la responsabilité. Mais, selon des cadres de certaines administrations, la mesure reste lettre morte.

Selon eux, c’est toujours la gérontocratie qui occupe l’essentiel des postes de responsabilité, empêchant ainsi la promotion de centaines, voire de milliers de cadres qui ne vont pas tarder à devenir, eux-mêmes, des candidats à la retraite. «En l’absence de promotion, ces cadres veulent même bénéficier d’une retraite anticipée», estiment encore les mêmes interlocuteurs qui se posent toujours la question de savoir s’il y a un suivi rigoureux de l’application des mesures de Abdelmalek Sellal. L’interrogation est peut-être légitime en l’absence de transparence sur cette disposition.

En effet, la dernière communication sur les départs à la retraite remonte à décembre 2014. A cette époque, le Premier ministre avait donné le chiffre de «3191 cadres dirigeants, cadres moyens et autres agents des entreprises et des administrations publiques» devant être admis à la retraite en 2014 en application de sa circulaire.

Ce chiffre représentait à l’époque 76% de l’ensemble des effectifs concernés. «Le Premier ministre suit rigoureusement la mise en œuvre de cette disposition visant à libérer des postes d’encadrement au sein des administrations et des entreprises et organismes publics au profit des jeunes cadres qualifiés.

Ce n’est pas un simple effet d’annonce», avait assuré une source proche du gouvernement dans une déclaration à El Watan. Cette décision, explique la même source, s’applique à tous, à l’exception d’un certain nombre de cadres supérieurs nommés par décret présidentiel qui seront surtout chargés de la formation des futurs responsables. «Mais leur pourcentage ne devra pas dépasser les 1 à 2% des effectifs», indique la même source. Est-ce vraiment le cas ? L’admission à la retraite des cadres éligibles se poursuit-elle ?

Les cadres moins âgés se plaignent toujours. En tout cas, les nominations à de hautes fonctions de l’Etat, à l’image des postes de wali et de ministres, ne sont consacrées que rarement à des jeunes. De même pour les administrations et les entreprises publiques, dont la direction est toujours confiée à des cadres plus âgés. .
 

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