Le tribunal correctionnel de Paris a fixé, hier au cours d’une audience, la date du procès en diffamation intenté par le président Abdelaziz Bouteflika au quotidien français Le Monde, au 20 juin 2017. Au cours d’une première audience procédurale de fixation de la date du procès, les avocats des deux parties ont été informés de la date par la juge, précisant que quatre audiences de relais ont été retenues jusqu’à la date du procès, à raison d’un relais chaque trimestre pour le maintien de l’assignation. La plainte, rappelle-t-on, a été déposée par les autorités algériennes au lendemain de la publication, le 5 avril, par ce quotidien d’un article intitulé «L’argent caché des chefs d’Etat» dans l’affaire Panama papers, avec la photo du président Bouteflika en une, alors que dans l’article principal, le nom du chef de l’Etat n’est aucunement évoqué. Le lendemain, le journal a publié en page 8 un entrefilet de quelques lignes précisant qu’il s’agissait d’une «erreur». Lors de la dernière visite du Premier ministre français, Manuel Valls, en Algérie, dans le cadre du Comité intergouvernemental de haut niveau (CIHN), le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, avait indiqué, lors d'une conférence de presse, que la décision de poursuivre ce quotidien français avait été prise parce que ce journal a porté atteinte «gratuitement» à l'honneur et au prestige du président de la République. «La décision a été prise tout simplement parce que ce journal (Le Monde), respecté et respectable, s’est permis de porter atteinte à l’honneur et au prestige de l’une des plus importantes institutions du pays, gratuitement, puisque l’information était fausse et non fondée», a précisé M. Sellal. Le procès du 20 juin 2017 durera 1h30, selon la juge, et devra se dérouler sans témoin. L’avocat du quotidien, Christophe Bigot, a déclaré à la juge que la défense «n’a pas encore mûri ses arguments». A l’issue de cette audience procédurale, la partie plaignante, représentée par Chemseddine Hafiz et Basile Ader, a expliqué aux journalistes présents qu’elle a choisi «la voie de citation» pour que l’affaire soit traitée «rapidement» et que la lettre de regrets envoyée par la direction du Monde n’est pas prise en considération.
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