mardi 5 septembre 2017

Bensalah et Bouhadja sur la défensive

Le retour du débat sur la destitution du président Bouteflika, absent depuis plus de trois mois, dérange les tenants du pouvoir. visiblement agacés par la multiplication des appels à l’application de l’article 102 de la Constitution et les invitations à une intervention de l’armée pour mettre de l’ordre au sommet de l’Etat, ils réagissent. Cette fois-ci, ce sont les présidents du Conseil de la nation et de l’Assemblée populaire nationale (APN) qui ont été chargés d’apporter la contradiction et de réaffirmer le soutien au chef de l’Etat en exercice. Le président du Conseil de la nation qui est néanmoins troisième homme de l’Etat, Abdelkader Bensalah, et celui de l’Assemblée populaire nationale (APN), Saïd Bouhadja, ont exprimé «leur indignation» face à cette campagne. «Ce que nous voudrions confirmer est que Monsieur le président de la République va bien et il exerce ses prérogatives constitutionnelles de manière ordinaire», lance le président du Sénat, Abdelkader Bensalah, dans une allocution prononcée à l’ouverture, hier, de la session ordinaire du Parlement en présence du nouveau Premier ministre, Ahmed Ouyahia, et son staff gouvernemental. Pour Abdelkader Bensalah, «la légitimité de la présidence de la République a été tranchée à l’occasion de la présidentielle de 2014». «Des voix marginales sont allées, dans leurs discours, jusqu’à demander l’application de certaines dispositions constitutionnelle (article 102, ndlr)… mais, en réalité, elles font la publicité pour certaines fausses interprétations de la Constitution traduisant les humeurs de leurs auteurs qui sont mus par des souhaits personnels pas du tout innocents», dit-il. Dans la foulée, il qualifie ceux qui appellent à l’intervention de l’armée «d’ignorants de la Constitution». «Le retour de cette vieille chanson (…) nuit beaucoup plus à la crédibilité politique de ceux qui en sont à l’origine et contredit le vrai sens de la Constitution et le processus démocratique pluraliste qui vise à instaurer un système républicain et confirmer la légitimité des institutions», affirme-t-il. Abdelkader Bensalah appelle, dans la foulée, «à se mobiliser autour du chef de l’Etat pour défendre la légitimité constitutionnelle et consolider l’unité nationale et l’édification institutionnelle». Le président de l’APN, Saïd Bouhadja, reprend pratiquement les mêmes idées dans son discours prononcé à l’Assemblée populaire nationale. «Les voix qui portent de faux jugements et qui dépassent l’éthique politique et tentent, par désespoir de cause, de semer le doute sur les institutions de l’Etat et sa crédibilité ignorent sciemment et, pour des raisons obscures, la logique constitutionnelle, car leur objectif apparent n’est rien d’autre que d’affaiblir les institutions constitutionnelles de l’Etat et de faire reculer le pays avec tous les risques que comporte cette aventure dans l’inconnu», affirme-t-il. Le premier responsable de l’Assemblée axe son intervention sur «la légitimité du chef de l’Etat». «Le président de la République a été plébiscité par le peuple algérien à l’issue d’un suffrage transparent et démocratique. Il est le garant de la Constitution et de la sécurité et le fondement de la stabilité», indique-t-il, précisant que «les élections sont la voie unique de la légitimité». «Le développement de l’édifice démocratique et son ancrage ne pourront se faire sans le respect des institutions constitutionnelles et l’écoute de la volonté populaire», enchaîne-t-il.

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