La commune rurale de Dahra, dans la wilaya de Chlef, a connu, hier, une journée très mouvementée, marquée par de violents affrontements entre les opposants à la réélection du P/APC sortant, d’obédience Front El Moustakbal, et les éléments des unités antiémeute de la gendarmerie. On dénombre 11 personnes blessées, évacuées vers la polyclinique de Taougrit, tandis que le bilan côté services de sécurité reste inconnu pour le moment. Tout a commencé hier matin, lorsque des unités des forces antiémeute de la gendarmerie, réquisitionnées par l’administration, ont été dépêchées à Dahra pour déloger les manifestants, qui campaient devant le siège de l’APC depuis l’annonce des résultats des élections locales. Les protestataires, pour la plupart des citoyens issus de différents quartiers de la commune, ont opposé une vive résistance, ce qui a déclenché de violents affrontements ayant duré jusqu’au début de l’après-midi. Aux bombes de gaz lacrymogène lancées par les forces de la gendarmerie, les manifestants répliquaient par des jets de pierres et autres objets. De même, ils ont brûlé des pneus qu’ils ont dressés sur la principale voie du siège de la commune. Ce n’est qu’en début d’après-midi que les deux parties ont observé un répit, en attendant que les autorités politiques daignent intervenir pour débloquer la situation. Dans un geste d’apaisement, les services de la gendarmerie auraient relâché les manifestants arrêtés dans la matinée. Pour leur part, les autorités de la wilaya ont brillé par leur absence, ce qui a exacerbé la colère des contestataires. A notre arrivée en début d’après-midi, la commune de Dahra donnait l’image d’une ville morte où régnait une vive tension. Les gendarmes postés à l’entrée de la localité bloquaient l’accès aux automobilistes venant du siège de la wilaya et des communes proches. «Il y va de votre sécurité», lançaient les gendarmes aux usagers ainsi qu’à votre serviteur, seul reporter ayant fait le déplacement à Dahra. De loin, on pouvait apercevoir des colonnes de fumée dégagée par les pneus brûlés déposés le long de la voie publique. On nous apprend, par ailleurs, que depuis une semaine, tous les services publics (écoles, poste, mairie, etc.) sont fermés en signe de protestation contre la réélection du P/APC, élu du Front El Moustakbal, dont c’est le 4e mandat. «Nous ne voulons plus de lui, il est le pur produit de la fraude caractérisée qui a marqué le scrutin dans notre localité, avec la complicité de l’administration et de la commission communale de surveillance des élections. De plus, durant tous ses mandats successifs, il n’a fait que marginaliser, encore plus, nos douars respectifs en matière de développement local», dénoncent des habitants de la région. Ces derniers se disent d’ailleurs déterminés à poursuivre leur mouvement jusqu’à la satisfaction de leur revendication principale, à savoir l’annulation de la réélection du P/APC. «A défaut, nous allons continuer à occuper l’entrée du siège de l’APC avec nos familles. Nous ne nous tairons plus face aux dépassements graves qui ont entaché les élections de l’APC de Dahra», ont affirmé d’autres villageois, dépités. Ils reprochent également à l’administration son silence étrange et son mépris manifeste envers les doléances légitimes des protestataires. A noter que le Front El Moustakbal a obtenu 10 sièges à Dahra, suivi du RND avec 9 sièges.
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