samedi 3 février 2018

Le Cnapeste sous pression

Pour Meziane Meriane, coordinateur national du Snapest, «le mouvement de protestation du Cnapeste est une décision autonome à ce syndicat et ne concerne pas l’intersyndicale de l’éducation». Dans sa démarche de grève illimitée lancée le 30 janvier dernier, le Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l’éducation (Cnapeste) se retrouve seul. Le ministère de l’Education nationale, qui déclare dans un communiqué avoir répondu positivement, il y a bien longtemps, à toutes les revendications de ce syndicat, a convié les syndicats ayant signé en 2015 la charte d’éthique du secteur de l’éducation nationale à une réunion ce mercredi. Cette rencontre a abouti à un communiqué dans lequel ces syndicats «présents» ont déclaré que l’appel à la grève illimitée du Cnapeste est injustifié. Selon plusieurs syndicats contactés, cette information rapportée par l’APS est fausse étant donné que le communiqué en question n’a pas été paraphé  par la totalité des syndicats ayant signé la charte d’éthique. «Nous avons réellement été conviés à cette rencontre, mais nous avons refusé d’y assister, déclare Meziane Meriane, coordinateur national du Syndicat national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Snapest). La raison de notre refus est le motif de cette rencontre. Le mouvement de protestation du Cnapeste est une décision autonome à ce syndicat et ne concerne pas l’intersyndicale de l’éducation. Donc, nous n’avons pas à nous positionner d’aucun côté.» Notre interlocuteur, joint par téléphone, a également noté que ce n’est pas seulement le Snapest qui a refusé d’assister à cette rencontre, mais aussi l’Union nationale des personnels de l’éducation et de la formation (Unpef) et le Syndicat national des travailleurs de l’éducation et de la formation (Satef). Pour ce qui est du communiqué rendu public ce jeudi, de même que pour celui du département de Nouria Benghabrit, les syndicats l’ayant signé, qui sont au nombre de 4 seulement — dont essentiellement la Fédération nationale des travailleurs de l’éducation (FNTE) et l’Union nationale des personnels de l`éducation (UNPE), affiliée à l’UGTA — ont déclaré que cet appel à la grève donne carrément une mauvaise image du mouvement syndical à l’opinion publique. Ils ont même accusé le Cnapeste d’être un perturbateur pour le travail des commissions nationales, dont celle du statut particulier et des œuvres sociales. Ces syndicats signataires ont mis en avant leur crainte quant aux retombées d’une telle grève sur les candidats aux examens de fin d’année. Messaoud Boudiba, porte-parole du Cnapeste, considère de grave le fait de placer une réunion entre les syndicats et la tutelle avec pour ordre du jour ce mouvement de grève. «S’il y avait de véritables réponses aux revendications des enseignants grévistes, pourquoi cette grève continue ? Pourquoi le ministère de tutelle ne nous a pas convié à une réunion de fond non pas de forme, comme celle du 28 janvier dernier, pour en finir avec cette protestation ?» s’est-il interrogé avant de confirmer que le taux de suivi de la grève est de 70% sur le territoire national.  

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire