Dans un entretien accordé à notre confrère Liberté, l’ancien ministre de l’Intérieur et président de l’Association des anciens du MALG (ministère de l’Armement et des Liaisons générales), Daho Ould Kablia, a plaidé pour l’ouverture des archives nationales touchant à la guerre de Libération.
Il souligne dans cette sortie sur l’histoire que le «cœur vivant de cette mémoire se trouve au ministère de la Défense nationale». «Le moment est très important, car après la disparition d’acteurs majeurs de la Révolution qui, pour la plupart, n’ont pas laissé de témoignages écrits, seules les archives de la guerre sont de nature à tirer le pays de son silence mémoriel.» Les archives en question sont, dit-il, propres à chaque secteur ministériel ou à chaque responsable civil ou militaire, notamment les responsables de l’intérieur.
Les archives du MALG se trouvaient au Maroc, en Tunisie et en Egypte, mais les plus importantes en Libye, témoigne l’ancien ministre. «Par archives, il faut comprendre tous les documents de travail reçus ou envoyés, notes, analyses, bulletins de renseignements hebdomadaires, dossiers politiques, économiques et militaires, avec cartes et croquis ainsi que deux grands fichiers, dont celui des ennemis intérieurs et extérieurs de la Révolution… Il a fallu dix gros camions réquisitionnés pour le transfert en Algérie vers la mi-juillet 1962.» Ould Kablia affirme qu’après juin 1965, le responsable de la Sécurité militaire, Kasdi Merbah, a transféré ces archives sonores et écrites à son niveau.
Ould Kablia indique qu’il existe «des dossiers sur la manière dont Amirouche a été localisé, l’affaire Amira Allaoua. Sur l’affaire Abane Ramdane, celle-ci se résume à quatre ou cinq personnes : il y a les militants du CCE et Abane Ramdane ; eux seuls savent les raisons pour lesquelles ils ont éliminé Abane ; certains pensent que c’était Abane qui voulait les éliminer ; il existe peut-être un procès-verbal de réunion décidant de sa neutralisation, qui se trouvait dans les archives déposées en conservation au niveau de la base Didouche, mais non ouvertes à ce jour au public».
Ceci et d’ajouter : «Personnellement, je sais qu’il y a un dossier sur le procès Lamouri, avec photos et procès-verbaux, mais on ne sait rien des affaires de Abbès Laghrour et de Zoubir. On sait très peu de choses sur la Bleuïte, sur l’affaire Si Salah, sur celle de Mellouza.» Ould Kablia estime toutefois que des documents sur ces événements existent bel et bien dans les archives dont le sceau du secret doit tomber selon la loi après un délai de 60 ans.
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