Les journalistes d’El Watan et d’El Khabar ont été empêchés, hier, de prendre le vol spécial affrété pour le déplacement des délégations, dont celle des médias (nationaux et internationaux), afin d’assister aux obsèques du président de la République arabe sahraoui démocratique (RASD), Mohamed Abdelaziz. Bien que les noms des journalistes de ces deux organes de presse figuraient sur la liste retenue par l’ambassade de la RASD, à Alger, l’accès à la salle d’embarquement du salon d’honneur des lignes intérieures de l’aéroport Houari Boumediène leur a été refusé par les agents de la Direction de la sécurité et de la protection présidentielle (DSPP). Invités à «patienter» après que l’agent de la DSPP, qui filtrait l’accès des passagers à cette salle, eut pris connaissance de leur appartenance à ces journaux, les deux journalistes, qui voulaient avoir des explications, ont été priés de voir avec les services du Premier ministère. «Voyez avec les services de l’attaché de communication du Premier ministère ; pour les journalistes, c’est lui qui valide ou non les noms des personnes qui doivent partir», nous souffle un agent de la DSPP, avant ajouter : «Vous êtes portés sur la liste de l’ambassade de la République sahraouie...» sans plus d’explications ! Pourtant, tous les autres confrères qui étaient portés sur la même liste, même ceux de la presse internationale, ont été autorisés à prendre le même vol. Mais, pour notre cas, les agents de la DSPP ne voulaient rien savoir malgré notre insistance. «Ce n’est pas nous, la décision nous dépasse», nous a dit l’un d’eux. Habituellement, les services de la représentation diplomatique de la RASD à Alger procèdent de la même façon en établissant la liste des journalistes pour aller couvrir les activités du Front Polisario dans les camps des réfugiés sahraouis. Les déplacements des journalistes à Tindouf se passaient jusque-là le plus normalement du monde. Cette fois, ce ne fut pas le cas pour les journalistes d’El Watan et d’El Khabar. Du coup, il est légitime de s’interroger sur les raisons pour lesquelles les journalistes de ces deux organes de presse n’ont pas été autorisés à embarquer à destination de Tindouf. Difficile de ne pas lier cette interdiction signifiée aux deux quotidiens à leur ligne éditoriale en rupture avec le pouvoir en place. En attendant d’avoir des explications, cette façon de faire n’est rien d’autre qu’une atteinte à la liberté d’informer et à la liberté de la presse de façon plus générale.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire