Jamais la Révolution et ses symboles n’ont été autant malmenés que ces derniers temps. Au cours de ce Mois du patrimoine, il convenait de le rappeler. Les atteintes aux figures emblématiques de la lutte de libération ont culminé avec les attaques dirigées contre des personnalités historiques, qui se sont exprimées sur la situation que vit leur pays. D’anciens responsables font des déclarations intempestives dommageables pour l’image de ceux qui furent, souvent, leurs compagnons de lutte dans des moments tragiques de leur vie. Hier, c’était le drapeau, hissé sur les crêtes par les moudjahidine pour dire à l’ennemi pourquoi ils combattent et pourquoi ils meurent, qui a été chiffonné et sali par des irresponsables. Des propos provocateurs d’une rare virulence ciblent l’ANP à travers ses chefs d’hier et d’aujourd’hui. L’ANP qui fait face avec abnégation et courage à la déferlante terroriste, l’ANP qui prouve chaque jour, sur les frontières et partout sur le territoire national, qu’elle est plus que jamais le rempart de la nation. L’usage qui est fait d’un tweet malveillant et l’ironie des amuseurs sont un désastre politique et moral pour l’Algérie. Qui en est véritablement responsable ? Il y a quelques années, des géants qui ont fait l’histoire, idoles de tout un peuple, appartenant à la mémoire collective des Algériens et dont le nom éveille ces émotions fortes qui sont le ciment d’une nation, ont fait l’objet d’une grave opération de défiguration par le cinéma. Il est temps de dire que nos héros emblématiques doivent faire l’objet d’un traitement plus digne par ceux qui se sont arrogé le monopole du travail de mémoire, par la plume ou par l’image. L’histoire de la Révolution est indissociable de l’histoire de ceux qui l’ont faite. On ne peut la dire par des propos s’insérant dans les querelles de l’actualité. On ne peut la dire par des essais bâclés dans le fond et dans la forme, pour sacrifier à l’urgence politique de certaines commémorations. Comme on ne pourrait laisser dire ceux qui, sans pudeur, s’approprient, derrière le paravent de sobriquets valorisants, l’action de militants aujourd’hui disparus, s’autoglorifiant d’exploits dont ils ont tout au plus entendu l’écho. Le socle d’une nation est sa mémoire collective. A l’heure des inquiétudes dans une Algérie confrontée à d’immenses défis, la Révolution de Novembre, époque de sacrifices et d’espoir, est un précieux patrimoine sur lequel nous devons veiller. Préserver la mémoire de ceux qui sont morts, protéger de la calomnie le nom de ceux qui ont survécu, rappeler à nos jeunes l’exemple légué par leurs aînés, pour préserver l’unité du peuple et défendre l’intégrité du territoire, telle serait la plus belle façon d’unir les Algériens. Et aussi la plus belle façon de réaffirmer l’espoir dans une Algérie qui nous reste vrillée au cœur. - Omar Boudaoud, ancien responsable de la 7e Wilaya historique – Fédération de France du FLN. Membre et président assesseur du Conseil national de la Révolution algérienne (CNRA) durant la Guerre d’indépendance - Ahmed Doum, ancien membre du PPA. Membre fondateur de la Fédération de France du FLN - Ali Haroun, membre de la direction de la 7e Wilaya. Membre du CNRA 1961-1962 et membre du Haut-Comité d’Etat (HCE) 1992-1994
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