Il serait extrêmement difficile pour un athlète russe ou kényan de prendre part aux prochains JO. Mardi dernier, à l’occasion d’une conférence de presse tenue à l’issue d’une réunion de l’exécutif de l’instance olympique consacrée au dopage, Thomas Bach, le président du CIO (Comité international olympique), a expliqué que pour qu’un athlète de ces deux pays puisse participer aux Jeux, il devra «être déclaré éligible par sa fédération internationale après une évaluation individuelle». Ce dernier a ajouté que les athlètes russes «repêchés» pourront toutefois participer sous la bannière russe. Il faut rappeler que les fédérations d’athlétisme de Russie et du Kenya sont suspendues par l’IAAF (fédération internationale d’athlétisme) pour recours systémique aux produits dopants. Tout a commencé durant l’été dernier lorsque deux médias, la chaîne publique allemande ARD et le journal anglais Sunday Times ont publié une enquête à ce sujet après avoir eu les rapports de 12 000 échantillons détenus par la Fédération internationale d’athlétisme. Ainsi, sur 5000 athlètes testés en 11 ans - entre 2001 et 2012 - 800 «présenteraient des valeurs sanguines suspectes ou hautement suspectes», alors que sur 146 médaillés mondiaux ou olympiques dans les épreuves de courses - du 800 m au marathon - durant la même période, «un tiers présenterait des valeurs suspectes». C’est dire que le dopage est une pratique omniprésente dans le sport en général et l’athlétisme en particulier. D’ailleurs, l’Américano-Somalien Jama Aden, entraîneur entre autres de la championne du monde du 1500 m, l’Ethiopienne Genzebe Dibaba, a été arrêté lundi dans le cadre d’une enquête relative à un trafic de produits dopants. Ce technicien est connu pour avoir entraîné par le passé le champion olympique algérien, Toufik Mekhloufi. D’autres Algériens sont sous sa coupe aujourd’hui encore. De l’EPO et d’autres produits dopants ont été découverts dans l’hôtel où il logeait avec ses athlètes. L’arrestation est le fruit d’une enquête qui a été lancée en 2013. Le phénomène est mondial. L’IAAF et le CIO réagissent comme ils peuvent pour tenter de freiner un tant soit peu une tricherie à grande échelle. Les enjeux sportifs sont devenus tellement grands que certains sont prêts à tout faire pour améliorer leurs performances. En Algérie, c’est dans le football qu’il y a eu plusieurs cas la saison passée. Mais il s’agit beaucoup plus de consommation de drogue.
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