lundi 4 septembre 2017

Des députés attendent Ouyahia et mettent en garde contre l’austérité

Plan d’action du Premier ministre, projet de loi de finances 2018 et fort probablement une batterie de textes amendant les lois sur les partis, les associations et le régime électoral… Un agenda très chargé attend les parlementaires qui feront, aujourd’hui, leur rentrée à l’occasion de l’ouverture de la première session unique du Parlement, comme le stipule la nouvelle Constitution. Ayant voté, avant les vacances, le plan d’action du gouvernement Tebboune, les députés et les sénateurs seront également appelés - c’est une priorité - à se prononcer sur une copie similaire qui sera présentée, dans quelques jours, par le nouveau Premier ministre, Ahmed Ouyahia. Pour certains députés, le fait de solliciter le Parlement pour s’exprimer sur deux plans d’action en l’espace de deux mois est problématique. «Cela renseigne sur le niveau de déliquescence des institutions de l’Etat. Nous avons tout vu : limogeage d’un Premier ministre en l’espace de trois mois et un ministre du Tourisme nommé et dégommé en quelques heures», assène Yassine Aissiouene, chargé de communication du RCD. Selon lui, le futur plan d’action d’Ahmed Ouyahia, même s’il n’est pas encore rendu public, ne sera pas différent de celui présenté par son prédécesseur. «La copie d’Ahmed Ouyahia ne contiendra aucun chiffre et aucun cap. Mais le pouvoir s’est arrangé pour avoir une majorité parlementaire lui permettant de faire passer tous ses textes sans aucune difficulté», souligne-t-il. Selon lui, le RCD assistera à tous les travaux de l’Assemblée populaire nationale (APN) et interviendra sur tous les sujets, notamment le projet de loi de finances 2018 qui pourrait confirmer la décision d’accentuer la politique d’austérité. «Nous avons déjà dit que l’austérité n’est pas une solution. En 18 ans de règne de Bouteflika, le résultat sur le plan économique est égal à zéro. Ce n’est pas aujourd’hui que ce pouvoir réussira à relancer l’écono zmie du pays», enchaîne-t-il. Le groupe parlementaire du Parti des travailleurs (PT), lui, se garde de faire des commentaires et attend de voir le contenu des textes devant être présentés par le gouvernement pour porter son jugement. «On ne connaît pas encore le contenu du plan d’action du gouvernement et celui du projet de loi de finances 2018. Mais nous avons des appréhensions», indique Ramdane Taazibt, chargé de communication du PT. Selon lui, «l’ancien Exécutif s’est engagé à respecter un certain nombre d’acquis, notamment le caractère social de l’Etat». «Nous n’avons pas de préjugés. On attendra de voir le contenu des textes du gouvernement pour avoir une idée sur la nouvelle politique économique», précise-t-il. Nous avons tenté de contacter des représentants des autres formations siégeant à l’Assemblée, en vain. Mais les membres de cette nouvelle législature, issue des législatives du 4 mai dernier, auront une responsabilité historique : celle de rejeter ou d’imposer aux Algériens une politique d’austérité qui risque de leur rappeler les mauvais souvenirs des années 1990.  

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