dimanche 3 septembre 2017

L’eau reste une denrée rare à Mascara

De nombreuses localités de la wilaya souffrent de perturbations dans l’alimentation en eau potable. Sur les réseaux sociaux, des citoyens crient leur soif. Certains dénoncent l’absence du précieux liquide dans leurs robinets depuis plus de dix jours. La wilaya de Mascara vit un sérieux problème d’approvisionnement en eau potable, et ce, en dépit des sommes colossales dépensées dans le but d’assurer les besoins des populations des différentes régions de la wilaya en ce produit vital. Mais la lenteur et la qualité des travaux des projets n’ont pas permis d’atteindre les objectifs escomptés, dont, essentiellement, offrir aux citoyens un accès à l’eau potable en continu. Beaucoup d’insuffisances sont constatées. En effet, de nombreuses localités de la wilaya souffrent de perturbations dans l’alimentation en eau potable. Sur les réseaux sociaux, des citoyens crient leur soif. Certains dénoncent l’absence de l’eau dans leurs robinets depuis plus de dix jours. D’autres déplorent purement et simplement ce qu’ils qualifient de mauvaise gestion de la distribution de l’eau potable dans les quartiers. Dans le chef-lieu de la wilaya, l’eau constitue le principal sujet de discussion. Les pénuries d’eau sont récurrentes et durent, selon des citoyens, plusieurs jours. Pour s’approvisionner en eau potable, chacun doit se débrouiller. Tout le monde est contraint de recourir à l’achat de citernes dont le prix varie entre 1000 et 1500 DA l’unité et dont la qualité de l’eau est souvent douteuse. «Cette situation a favorisé la prolifération des colporteurs d’eau qui sillonnent à longueur de journée les différents quartiers des communes», confie un citoyen du quartier de Bab Ali, à Mascara. Le problème de perturbation dans la distribution de l’eau potable est le même dans toutes les communes de la wilaya, entre autres à Zahana, Sig, Tighennif et Oued El Abtal, où les citoyens ont installé, au début du mois d’août, une tente devant le siège de la daïra, en signe de «protestation». Le directeur de l’Algérienne des eaux (ADE) à Mascara, Miloud Habbi, rencontré lundi, nous a révélé que «la perturbation dans la distribution de l’eau potable est la conséquence directe d’un très faible taux de pluviométrie cette année et d’une diminution importante de la nappe phréatique». De nombreux forages sont asséchés et d’autres continuent d’enregistrer des chutes considérables de débit. La situation est alarmante. Pour faire face à la situation, des projets sont en cours. «Des forages de remplacement ont été réalisés pour améliorer l’alimentation en eau potable des régions qui enregistrent un déficit en la matière», nous informe notre source. Mais la plus importante réalisation qui devrait mettre un terme à cette situation de pénurie d’eau potable dans la wilaya n’est autre que le projet d’alimentation en eau de mer dessalée de la commune de Mascara et du couloir Mohammadia-Sig à partir du couloir Mostaganem-Arzew-Oran (MAO). Inscrit en 2012, ce «mégaprojet», dont l’Etat a dégagé pour son exécution la somme de 12 milliards de dinars, accuse un énorme retard. Confiés à trois entreprises, Haddad, Amenhyd et Hydro-Aménagement, les travaux qui devaient être achevés au mois de décembre 2016 avancent à pas de tortue. Selon des sources concordantes, le premier lot du projet, confié à l’entreprise Haddad, dans la localité de Sig, à 45 km de Mascara, enregistre un retard considérable. Une information que le directeur de l’ADE de Mascara a rejetée. «Le taux d’avancement des travaux du projet dans les trois lots, à savoir Sig, Mohammadia et Mascara, est important. Pour l’entreprise Haddad (80%), l’entreprise Amenhyd (80%) et l’entreprise Hydro-Aménagement, le taux d’avancement est de l’ordre de 95%», selon M. Habbi qui a tenu à nous annoncer que «le taux d’avancement global du projet de l’alimentation en eau de mer dessalée de la commune de Mascara et de 16 autres communes est de 80%». Pour notre source, la pénurie d’eau potable dans le chef-lieu de la wilaya relèvera bientôt du passé ! Et d’ajouter qu’«une étude pour l’exécution d’un projet d’alimen-tation en eau de mer dessalée à partir de Mostaganem de 15 autres communes situées à l’est de la wilaya est en voie d’achèvement». En ce qui concerne la crise de l’eau potable qui plane sur la région de Oued El Abtal, M. Habbi a assuré qu’elle sera définitivement résolue «après l’achèvement du barrage de Oued Taht, à Aïn Ferah (70 km de Mascara), en attendant le lancement des travaux de réalisation de conduites pour l’alimentation des communes de Oued El Abtal, Aïn Ferah et Sidi Abdeldjebar.»

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