L’ex-président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Abderrazak Makri, s’est joint aux voix appelant à l’intervention de l’armée pour sortir l’Algérie de l'impasse politique. Makri a livré son opinion sous forme de lettre adressée aux responsables de l’armée. Il a commencé par rappeler que le MSP a été victime de l’intervention de l’armée depuis les années 1990. « Je ne pense pas qu’il y a parmi eux ( chefs de l’armée) qui n’éprouvent pas de remords, après avoir truqué les élections présidentielles de 1997 (…) et empêché feu cheikh Nahnah ( fondateur du MSP ndlr) de participer à la présidentielle de 1999. (…) Je ne pense pas que les militaires ne savent pas que toutes les élections ont été truquées …», écrit Makri sur Facebook. Selon l’ex-président du MSP, « l’intervention de l’armée est louable lorsqu’elle ne fait pas de distinction entre les partis et les listes et lorsqu’elle n’est pas utilisée par les corrompus et les perdants, pour rester au pouvoir ». Abderrazak Makri a ensuite prodigué ses conseils aux chefs militaires, auxquels il a recommandés, en premier lieu, de « considérer que tous les Algériens sont égaux, et ce, quelque soit leur appartenance ». Il a suggéré aussi aux dirigeants de l’armée de « donner l’exemple en s’éloignant de tout ce qui est de nature à menacer le pays dans son économie et sa souveraineté » et d’« observer la neutralité dans la compétitions politique ». Il a demandé aussi à l’institution militaire de servir de « garant », dans la mise en œuvre du projet de transition démocratique adopté par les partis de l’opposition. Le débat sur l’intervention de l’armée a été engagé à la veille de l’élection présidentielle de 2014, pour empêcher Abdelaziz Bouteflika de se présenter pour un quatrième mandat. La question est revenue ces dernières semaines au-devant de la scène politique algérienne, en parallèle à des appels lancés par des partis politiques et des activistes, pour l’application de l’article 102 de la Constitution, relatif à la vacance de la présidence de la République. En réponse à ces appels, le chef d’état-major de l’ANP, Gaid Salah, a affirmé à plusieurs reprises que l’armée se limitera à accomplir ses missions constitutionnelles, à savoir protéger les frontières et assurer la sécurité du pays. Lire aussi : Appel d’intellectuels algériens pour l’organisation d’une élection présidentielle anticipée
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