mardi 26 décembre 2017

La réforme de l’éducation toujours ajournée

L’année qui tire à sa fin n’a pas vu le lancement de nouvelles mesures de réforme du secteur de l’éducation. Elle a, par contre, permis de constater les points de faiblesse du système scolaire. La ministre de l’Education nationale, qui n’ a pas réussi à mettre en œuvre le nouveau plan de réforme préconisé par les experts du secteur, consistant en la refonte des systèmes d’évaluation, comme l’examen du baccalauréat, qui est de nouveau ajourné, ne manque plus aucune occasion pour parler des vrais facteurs d’échec, qu’il faut traiter pour pouvoir enfin constater les résultats des réformes engagées depuis 2003. Le département de Nouria Benghabrit doit donc faire face, entre autres, au manque de formation des enseignants désignés comme ayant du mal à maîtriser la deuxième génération des programmes issus de la réforme de 2003. Ce constat a été fait suite aux différentes conférences d’évaluation de l’application de la réforme et à l’enquête sur les erreurs récurrentes commises par les élèves, dont les résultats ont été rendus publics fin 2016. Les résultats de la participation des élèves algériens aux concours internationaux, dont le Programme international pour le suivi des acquis des élèves (PISA), sont un des indicateurs ayant abouti à ce constat d’échec : 61% des élèves évalués ne maîtrisent pas la compétence d’analyse et de critique. Les élèves algériens ont des compétences «insuffisantes» en mathématiques, en culture scientifique et dans la compréhension de l’écrit et les programmes actuels sollicitent beaucoup plus l’effort de mémorisation et de restitution. Ces lacunes ont certainement un lien avec le recrutement direct de plus de 110 000 enseignants, depuis 2016. Ces enseignants sont, certes, recrutés par concours, et par ordre de classement par moyenne, mais sont issus, en majorité, de formations universitaires sans lien avec l’enseignement. Comme première mesure, le département de l’éducation a lancé un plan national de formation des enseignants des trois paliers. La réforme du système d’évaluation, tels la refonte du baccalauréat et le réaménagement de l’enseignement moyen, ainsi que la suppression de l’examen de la fin du cycle primaire, annoncée à maintes reprises, ne semblent plus figurer parmi les priorités du département de Nouria Benghabrit, bien que ces mesures constituent, selon les experts, l’étape la plus importante pour se doter des clés de la quête de la qualité dans l’enseignement. La ministre a tenté de lancer le chantier de la refonte du baccalauréat, jugé par les spécialistes comme étant trop «généraliste», mais le projet est vite enterré. La ministre est visée par une campagne de dénigrement dès qu’elle aborde les propositions allant dans le sens du changement.        

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire