dimanche 3 décembre 2017

Le wali décrète le huis clos et interdit l’accès aux médias

L’élection du président de l’Assemblée de wilaya de Sidi Bel Abbès a eu lieu hier à huis clos et sous très haute protection policière. Fait inédit : les représentants des médias publics et privés ont été interdits d’accès au siège de l’assemblée de wilaya, mitoyen de celui de la wilaya. «C’est une instruction du wali», nous ont signifié, quelque peu gênés, des officiers de police et des fonctionnaires de la wilaya. Durant toute la matinée d’hier, certains élus avaient beaucoup de mal à expliquer ce huis clos, d’autant plus que les plénières des assemblées locales sont publiques par la force de la loi. Selon l’article 26 du code de wilaya, «les séances de l’Assemblée populaire de wilaya sont publiques». «L’Assemblée populaire de wilaya peut décider de délibérer à huis clos, dans les deux cas suivants : les catastrophes naturelles ou technologiques ; l’examen des cas disciplinaires des élus», stipule le code de wilaya. Dans la forme, l’Assemblée populaire de wilaya se réunit (article 58) sous la présidence du doyen d’âge des élus de l’assemblée, en vue de l’élection et de l’installation de son président dans les huit jours qui suivent la proclamation des résultats des élections. Alors que l’article 112 du même code stipule que «dans les formes et conditions prévues par la loi, le wali veille, dans l’exercice de ses fonctions et dans la limite de ses compétences, à la protection des droits et des libertés des citoyens». Dans les faits, l’élection d’hier s’est déroulée «en catimini» et sans aucune forme de transparence, constituant, de ce fait, un précédent grave dans l’histoire des assemblées locales. «Même du temps du parti unique, on n’a pas assisté à pareille élection», observe un ancien élu. Plus grave encore, et selon des représentants locaux de partis politiques, le wali de Sidi Bel Abbès, Tahar Hachani, a convoqué par téléphone les membres de l’assemblée pour élire le président de l’APW, alors qu’il est d’usage de recourir à des convocations par écrit. Rappelons que les représentants du FLN et du RND ont, chacun, dénoncé durant cette semaine l’«ingérence» de l’administration dans le choix du P/APW. Hier en fin de journée, le scrutin à bulletins secrets s’est traduit, au bout d’un second tour, par l’élection de Othmane Khadar, tête de liste du RND, au poste de P/APW.

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