Ils sont 14 millions d’Algériens à avoir eu soif depuis le début de l’été dernier. Près de 16 wilayas de l’est du pays ont souffert de perturbations en alimentation en eau potable, dont essentiellement la wilaya de Annaba, qui a été la plus lésée. Conséquences immédiates : des citoyens ont investi la rue, et le complexe sidérurgique d’El Hadjar a presque totalement été paralysé pendant plusieurs jours à cause du manque d’eau nécessaire pour le refroidissement de ses installations. Le ministre des Ressources en eau, Hocine Necib, avait expliqué ce grave manque d’eau par une panne dans la station de pompage de Chaïba. Selon les estimations des responsables du ministère, ce grand fourneau du pays consommerait quelque 30 000 m3 par jour. Parce que la crise de cette année a été bien plus accrue que les années précédentes, une série de mesures a été annoncée, telle la réalisation de 35 forages spécialement dédiés au complexe sidérurgique d’El Hadjar. Pour ce complexe, il est également question de réhabiliter la canalisation Meksa-Lehnichet et recourir aux eaux usées épurées. Les responsables du secteur ont également remis à l’ordre du jour le projet de la station de dessalement de l’eau de mer. Un projet qui date du début des années 2000, mais qui, à l’époque, n’était pas d’une grande nécessité pour la ville. Sis dans la commune d’Echatt, ce projet est la solution à la crise de l’eau dans, au moins, ces deux wilayas, avec une capacité de production de 100 000 m3 d’eau potable. Un projet qui, une fois réalisé, soulagera toute la région. Entre- temps, les camions-citernes ont été l’ultime solution. Pour mémoire, le nombre total des barrages connaîtra d’ici 2019 une augmentation pour atteindre le chiffre global de 74. Parce que l’agriculture pompe également beaucoup d’eau, une volonté de tirer profit des 200 unités d’épuration installées d’ici à 2018 est bien affichée. Selon le ministère de tutelle, 400 millions de mètres cubes y seront produits afin d’irriguer un périmètre de 100 000 ha. Pour rappel, l’Algérie dépend des eaux souterraines à hauteur de 51%, puis des eaux superficielles (35%), pour enfin laisser la place au dessalement, qui ne représente aujourd’hui que 14% de la ressource mobilisée.
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