Le défunt, chômeur de son état, a quitté la côte de Hadjadj dans la nuit du 18 novembre dernier à bord d’une embarcation de fortune à destination de l’Espagne. Il en était à sa troisième tentative d’émigration clandestine. Le hameau de Sekhaïmia, situé tout près de la ville de Hadjadj, à 36 km à l’est de Mostaganem, est en effervescence suite à la mort suspecte d’un jeune harrag dans un centre de détention en Espagne, plus précisément à Archidona, dans la province de Malaga en Andalousie. En effet, la mort brutale de ce jeune Mostaganémois a plongé ses proches dans un état de colère indescriptible. La nouvelle s’est propagée telle une traînée de poudre à travers toute la wilaya de Mostaganem. Au moment où nous mettons sous presse, le domicile de la famille Bouderbala, sis au hameau de Sekhaïmia, continue d’attirer une foule nombreuse, qui vient de différentes localités de la région, pour présenter ses condoléances à la famille, sous une grande tente dressée en la circonstance. Il s’agit de Bouderbala Mohamed, âgé de 36 ans. Selon les témoignages de ses parents et amis, le défunt, chômeur de son état, a quitté la côte de Hadjadj dans la nuit du 18 novembre dernier avec un groupe d’autres harraga, à bord d’une embarcation de fortune à destination de l’Espagne, sans, du reste, en informer ses parents. Cela dit, arrivé en Espagne, tout le groupe des harraga a été appréhendé par la police espagnole. Ils furent transférés le 20 novembre vers le centre de détention sus-mentionné, apprend-on auprès des parents du défunt à Hadjadj. «On a été prévenus par téléphone à partir de la prison par les amis du défunt vendredi soir vers 19h, soit neuf heures après la mort de notre fils», s’indignent M. Hamou, le père, ainsi que Mme Kheira, la mère. «Selon les témoignages de détenus qui nous ont téléphoné, une mutinerie a éclaté dans la prison d’Archidona pour dénoncer les mauvaises conditions de détention et d’enfermement. L’intervention musclée et violente de la police est alors à l’origine de la mort de Mohamed. Il a succombé suite aux nombreuses blessures à la tête», déplorent les proches et amis de Mohamed à Hadjadj. «Ahmed, le frère aîné du défunt, un immigré en France, est depuis samedi en Espagne pour s’enquérir de la situation. Il n’a même pas été autorisé par les responsables compétents en Espagne à voir son frère à la morgue», nous révèle la famille du défunt. «Ahmed nous a téléphoné lundi dernier et nous a informé que des associations espagnoles, notamment de défense des droits de l’homme, ont constitué quatre avocats pour prendre en main cette tragique affaire.» «Ces associations continuent de protester quasi quotidiennement devant la prison d’Archidona contre cette criminalisation des migrants internés par des policiers armés. C’est ce que nous a fait savoir Ahmed depuis Malaga par téléphone avant-hier lundi», diront M’hamed et Mustapha, amis du défunt à Hadjadj. Les parents du défunt Bouderbala Mohamed sollicitent l’aide des autorités algériennes pour rapatrier le corps de leur fils et ouvrir une enquête approfondie pour élucider cette douloureuse affaire qui a fait tache d’huile non seulement dans la région mais aussi dans le pays. «Que justice soit faite !» déclare le père qui éclate en sanglots. «Que le corps de mon fils soit rapatrié le plus tôt possible», enchaîne, visiblement choquée, la mère de Mohamed. Par ailleurs, d’autres sources indiquent qu’une enquête a été ouverte en Espagne pour élucider la mort suspecte de ce migrant algérien. A rappeler que Bouderbala Mohammed, âgé de 36 ans, est décédé vendredi dans la prison d’Archidona (sud de l’Espagne), où il était détenu en compagnie de plusieurs autres personnes, de nationalité algérienne pour la majorité, vivant dans des conditions très difficiles en attente de leur renvoi. A noter enfin que le défunt, selon les déclarations de sa mère, en était à sa troisième tentative d’émigration clandestine. Il avait été appréhendé deux fois auparavant par la police espagnole dans les eaux territoriales espagnoles et refoulé.
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