vendredi 5 janvier 2018

M’sila : Un enfant violé et sa famille sous une menace de mort

L’inexistence d’associations de l’enfance et des droits humains, la pauvreté chronique sévissant en milieu rural, rendant l’accès aux instances judiciaires difficiles, ont fait que des familles entières ayant subi des agressions de cette nature sont livrées à elles-mêmes et vivent leur traumatisme dans une totale exclusion. Le cas d’Ashraf Dilmi est édifiant. «Ashraf, mon fils de 10 ans, a été enlevé par un individu de 20 ans qui l’a sauvagement violé le 30 décembre dernier aux environs de 12h30 au niveau du douar de Dialem, dans la commune de Khatouti Ced El Djir», a révélé le père au quotidien El Watan dans l’après-midi du mercredi 3 janvier, après avoir parcouru avenues et rues de la ville de M’sila pour porter cette affaire de pédophilie devant les associations de protection de l’enfance, qui pourront, dira-t-il, prendre en charge les honoraires de l’avocat. En vain. Déballant son récit, le père de la victime, complètement déboussolé devant le traumatisme que vient de subir son enfant, dira que «mon enfant était devant la maison le 30 décembre 2017 aux environs de midi lorsqu’un individu de 20 ans s’est approché de lui, lui a mis un couteau sous la gorge, l’a bâillonné et lui a intimé de le suivre jusqu’à sa demeure, située à seulement 15 mètres de la nôtre.» Il s’est avéré que cet individu est un voisin, a-t-il précisé. Là, a-t-il poursuivi, l’agresseur a assouvi ses bas instincts, causant à mon fils de profondes lésions. «Après cette agression sexuelle, l’enfant n’a pu échapper à son ravisseur qu’après lui avoir promis qu’il lui ramènerait la bague en or de sa mère. Il s’est traîné, après coup, dans un état physique et psychologique indescriptible», a explicité le père. Selon les descriptions du médecin légiste de l’hôpital Zahraoui de M’sila, il est mentionné : 1- «Une lésion de la marge anale en coup d’ongle suintante, ecchymotique et récente à 2h avec une ecchymose per annulaire». 2- «Une ecchymose de (02*02) cm en regard du quadrant inféro–externe de deux fesses évoquant la zone de prise lors de l’attentat à la pudeur». «Mon orientation vers le médecin légiste s’est opérée après mon dépôt de plainte le jour même de l’agression auprès de la brigade de la gendarmerie de Khatouti Sed El Djir.» Les choses ne se sont pas arrêtées là, a indiqué le père de la victime ; il a ajouté que son fils Ashraf aurait été menacé de mort par un membre de la famille de l’agresseur si ce dernier était arrêté et emprisonné. Au moment où le père était dans nos bureaux, il a reçu un coup de fil de sa femme qui l’informait que les membres de la famille de l’auteur de l’acte d’agression, armés d’épées, défilaient devant la maison et proféraient des menaces de mort. Face à cette situation dramatique, le père de la petite victime ne sait plus à quel saint se vouer, il se sent seul et abandonné vu que vivant dans un milieu rural, par essence pauvre où même l’administration judiciaire est absente. Il en appelle aux autorités pour protéger les siens. Outre cela, la pauvreté sévissant à grande échelle demeure un obstacle majeur pour le bénéfice d’une aide juridictionnelle et d’une prise en charge médicale conséquente.

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