«Nous ne savons plus sur quel pied danser», a tempêté Saada, un artisan avéré dans la menuiserie en précisant : «La grande majorité des artisans est sur le point d’abandonner ce créneau pourtant générateur de ressources». «Pour le cas des menuisiers, dit-il, l’étroitesse des locaux dits du Président constitue un réel obstacle pour une réelle production artisanale. Nous n’avons cessé d’indiquer aux responsables la contrainte de l’exiguïté, mais toutes nos doléances sont restées lettre morte, pourtant le produit artisanal est un atout incontournable dans le développement de l’économie nationale», a-t-il ajouté. Zohéra, une couturière spécialisée dans le style maghrébin et les stores, s’est plaint de la décision des collectivités qui l’ont sommée de libérer le local qu’elle occupe. «J’ai dépensé énormément pour aménager mon local et mon dévouement pour mon métier m’a procuré une forte clientèle», a-t-elle lancé en refusant d’abandonner son activité. «Certes, j’ai contracté un poste d’enseignante dans un centre de formation professionnelle, mais je suis toujours attachée à ma passion et j’emploie deux jeunes recrutés dans le cadre du CTA», a-t-elle signifié en affirmant encore : «Je suis prête à quitter mon poste de formatrice pour me consacrer à mon créneau d’artisanat.» Yasmina, une coiffeuse, victime du terrorisme, est elle aussi menacée par la mesure de restitution prônée par l’APC. «Les collectivités se sont référées à la maudite pension que je perçois pour recourir à cette décision, mais ça sera sur ma vie», a-t-elle tonné. D’autres intervenants n’ont manqué d’évoquer une série de charges qu’ils n’arrivent pas à satisfaire. Tous les artisans se plaignent de la lourdeur des charges, surtout que leurs produits font face à une concurrence déloyale, a noté un artisan de Yellel en appelant les pouvoirs publics de leur accorder des projets aussi petits soient-ils pour garantir leur survie. «Nous aimerions bien répondre aux sollicitations des services de la Casnos pour une éventuelle cotisation, mais nos moyens ne le permettent pas», a ajouté Saada. Ces déclarations ont été collectées en marge de la journée de sensibilisation organisée conjointement par la Chambre de l’artisanat de Relizane et le Syndicat national des artisans. «Cette journée s’inscrit dans un long programme du syndicat en vue de sensibiliser les artisans sur leur rôle dans la promotion du produit artisanal et surtout leur expliquer ce qu’ils ont et ce qu’ils doivent», a affirmé Darkaoui Mohamed, le président de la Chambre d’artisanat à Relizane en annonçant l’enrôlement du dossier de l’artisanat dans la prochaine session de l’APW, et ce, pour réserver aux artisans des parcelles au niveau des micro-zones d’activité créées par les collectivités. Il est enfin utile de rappeler que Relizane compte pas moins de 1400 artisans exerçant dans trois secteurs, à savoir l’artisanat de l’art, l’artisanat de la transformation de la matière et l’artisanat des services.
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