Saisie de 1613 kg de cachir, produit suspecté d’être à l’origine de la contamination des 9 personnes soupçonnées d’être atteintes par l’agent du botulisme et admises depuis lundi passé au service de réanimation du CHU de Batna.
L’action de prévention, quant à une quelconque aggravation des cas suspectés de porter le botulisme, entreprise par la direction de la santé et de la population (DSP) en collaboration avec des services du commerce de Batna, semble faire de l’effet.
A juste titre, une quantité de 1613 kg de cachir, produit suspecté d’être à l’origine de l’atteinte de 9 personnes, a été saisie, mercredi, dans les magasins de Batna de l’entreprise le fabriquant et le commercialisant. De plus, pour rappel, un magasin, où s’est approvisionnée l’une des victimes, a été fermé par mesure conservatoire.
Une virée dans des communes à la périphérie du chef-lieu de wilaya nous renseigne sur la bonne réaction des commerçants et des consommateurs. D’abord, la commune de Djerma (20 km au nord du chef-lieu de wilaya), l’avis appelant à l’abstention de la consommation du cachir et du pâté, signé par le président de l’APC, est accroché devant presque chaque magasin. «Les citoyens sont appelés à s’abstenir de consommer du cachir et du pâté et de s’assurer de la date de péremption des autres produits», y lit-on. Sur les présentoirs, pas de trace de cet aliment.
A notre demande de savoir s’il y avait du cachir, l’épicier, affairé à servir ses clients, nous répond du tac au tac: «J’en ai mais je n’en vends pas.» Une réponse qui n’a vraisemblablement pas surpris les clients puisqu’ils sont déjà avertis du danger que cela pourrait provoquer ; d’ailleurs l’un d’eux a pris la parole pour nous dire : «Vous n’êtes pas au courant qu’il ne faut pas manger de cachir, ne savez-vous pas qu’il est contaminé ?» Plus loin, dans la commune de Fesdis (10 km au nord de la ville de Batna), l’un des rares magasins ouverts à cette heure de la journée (15h) avait quelques saucisses dans son présentoir.
L’épicier, la barbe bien fournie, l’esprit fataliste, l’air détaché, nous répond : «On ne sait plus ce qu’il faut vendre et ce qu’il ne faut pas vendre. D’ailleurs, poursuit-il, personne n’en achète.» Voilà un comportement qu’il va falloir bannir. Beaucoup de personnes fonctionnent encore avec l’adage populaire : «Ce qui ne tue pas, fait grossir !» A Batna, et plus précisément à Z’mala, un quartier populaire, dans les présentoirs des supérettes, des ballots de cachir et de pâté bien emballés et mis sous scellés ! Les commerçants sont catégoriques : «Tant que nous ne recevons pas le feu vert…», ajoutant : «D’ailleurs personne n’achète de cachir !» Les 9 personnes admises lundi dernier au service de réanimation du CHU de Batna – 6 personnes habitant Khencla, dont un nourrisson de 15 mois, et trois autres habitants de Batna –, sont toujours sous observation au service de réanimation et leur état est stationnaire, a-t-on appris auprès de Idriss Khodja El Hadj, directeur de la santé et de la population.
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