Après le déploiement de milliers de marines américains sur les porte-avions au sud de la Méditerranée, l’OTAN passe à une nouvelle étape pour opérer en Afrique du Nord. Elle envisage d’installer des drones dans les bases militaires espagnoles, celle de Séville, notamment.
L’information a été révélée mercredi dernier par un député espagnol sur le site russe spécialiste des questions militaires et sécuritaires Sputnik News. «Le ministère de la Défense espagnol utilise l’aérodrome Rozas dans la province septentrionale du pays de Lugo pour les tests de drones militaires et peut devenir une base de l’OTAN», a notamment indiqué le député espagnol Ramon Vazquez Diaz, dit Sputnik.
L’Espagne, qui est devenue membre de l’OTAN depuis 1982, compte deux bases militaires avec une présence américaine permanente : une base aérienne à Séville et une base navale à Cadix. «Dans Rozas, ils effectuent des tests de drones militaires depuis mars 2011 dans l’opacité la plus totale», a déclaré le député espagnol, estimant que ces activités et des investissements majeurs dans les infrastructures de l’aérodrome démontrent que l’OTAN a l’intention de convertir l’emplacement dans un élément clé de son réseau en Europe de l’Ouest.
«Les chefs de l’armée de l’air (de l’Espagne) ont admis que Rozas aérodrome est idéal pour établir une base de drones de l’OTAN», a-t-il ajouté. Reste à savoir qu’est-ce qui a motivé le recours de l’OTAN à installer des drones dans cette région de la Méditerranée ? Est-ce pour faire face à des menaces terroristes ? La crainte est de voir la Méditerranée devenir le théâtre d’actions terroristes.
En raison de la situation sécuritaire qui prévaut dans certains pays, comme la Libye, l’Irak., la Syrie, et de l’aggravation de la menace terroriste en Tunisie (attentat hier à Sousse), une augmentation de moyens aériens et navals en Méditerranée centrale est devenue nécessaire.
Le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, et le commandant suprême des forces alliées en Europe, Philip Breedlove, ont appuyé la semaine dernière la nécessité de multiplier les exercices de l’Alliance en Europe par le fait que celle-ci est aujourd’hui coincée entre la menace russe à l’est et la menace de l’Etat islamique au sud.«Au sud, l’Etat islamique et d’autres groupes d’extrémistes sèment le chaos et encouragent leurs adeptes à perpétrer des attaques terroristes de Paris au Texas.
A l’est, la Russie impose sa volonté aux voisins, en négligeant leur souveraineté», ont-il soutenu. En juin 2014, les Etats-Unis et l’Espagne avaient paraphé un accord permettant une présence permanente du corps des marines américains, à la base de Moron, en Espagne. Pas moins de 2200 marines ont été déployés au sud de l’Espagne, alors quelque 800 se trouve déjà à Moron, près de Séville. Ces soldats avaient été déployés, pour rappel, après l’assassinat de l’ambassadeur des Etats-Unis en Libye, dans une attaque contre la mission à Benghazi.
Le journal britannique Times rapporte qu’environ 150 marines (fusiliers marins américains) et trois avions à rotors basculants Osprey seront déployés sur le porte-hélicoptères britannique Océan en Méditerranée. Les marines américains seront stationnés sur des navires espagnols, français, italiens et néerlandais, selon la même source. «Le Pentagone est contraint de compter sur ses alliés afin de déployer des fusiliers marins américains en Méditerranée», car il ne dispose pas actuellement de capacités de ce type dans une région qui attire une attention élevée, compte tenu de la situation actuelle au Proche-Orient, note le Times.
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