La formation de Louisa Hanoune a commémoré hier le 25e anniversaire de la fondation du Parti des travailleurs.
Une halte s’impose, selon la première dame du parti, pour marquer cet événement, dès lors qu’il s’agit de près d’un quart de siècle de militantisme, dit-elle.
Dans son discours prononcé à cette occasion, Mme Hanoune s’est attardée sur les circonstances de la création du Parti des travailleurs, qui se réclame du socialisme et qui est une partie intégrante du mouvement ouvrier international. Elle a rendu un vibrant hommage à Mustapha Ben Mohamed, membre fondateur du Parti des travailleurs, décédé en mai 2013.
Fondé en 1990 par des travailleurs, syndicalistes, petits paysans, jeunes, le parti, explique Mme Hanoune, met au centre de son action politique la défense de la République, une et indivisible, contre la régionalisation, pour l’exercice du droit syndical, pour la grève, la négociation et pour la liberté d’expression…«Nous ne sommes pas une entité préfabriquée pour servir les intérêts d’une femme, nous sommes un parti qui a été créé à la suite d’un long combat et en se basant sur un programme politique. On est fiers d’appartenir au courant socialiste que l’on ne peut dissocier de la démocratie participative», tonne la secrétaire général du Parti des travailleurs.
Devant un parterre de cadres et militants du parti, elle n’a pas lésiné sur les mots pour critiquer la nouvelle politique économique du gouvernement qui risque, selon elle, des effets néfastes pour le pays : «Si nous avions un ministère de la Planification, nous aurions pris nos précautions quant aux conséquences de la chute du prix du pétrole. Aujourd’hui, les informations dont nous disposons sur la loi de finances complémentaire (LFC) 2015 et la loi de finances 2016 ne sont pas rassurantes, elles sont pour nous une source d’inquiétudes.» Mme Hanoune s’interroge sur le meilleur remède pour éviter le chaos : «La solution est-elle de recourir à la politique d’austérité ou encore celle du retour à la privatisation, une revendication chère à l’oligarchie ?» «Non», clame la leader du PT.
«Le recours à la politique d’austérité ouvre la voie et balise le terrain de Daech en Algérie. La situation sur le plan interne est fragile et risque l’explosion», a-t-elle averti, citant la situation de précarité et de pauvreté dans laquelle se trouvent les populations de certaines wilayas. Une situation qui risque de s’aggraver, si on arrête leurs projets de développement ou si l’on procède au licenciement. Louisa Hanoune ne tergiverse pas, elle pense que la politique d’austérité n’est pas autre chose qu’une «provocation».
Elle estime que le gouvernement avait d’autres possibilités d’accroître les ressources de l’Etat et de contourner la crise. Comment ? En combattant les nouveaux riches, en luttant contre la corruption et en instituant une taxe sur la fortune.
Evoquant le procès Khalifa, Louisa Hanoune estime qu’il n’y a pas une volonté de lutter contre la dilapidation des deniers publics et regrette que le président Bouteflika n’ait pas tenu ses engagements concernant les réformes politiques annoncées en grande pompe. Après avoir averti, vainement, les hauts responsables du pays contre les dérives de l’oligarchie, Mme Hanoune compte s’en remettre au peuple.
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