Derrière le départ inopiné de Amar Saadani de la commission des recours, se cacheraient, en réalité, les manœuvres des quatre ministres du gouvernement Sellal. Dans la guéguerre qui oppose le secrétaire général du parti, Djamel Ould Abbès, à son prédécesseur, une autre partie aurait joué un rôle crucial pour provoquer le clash entre les deux hommes et pousser Amar Saadani dans ses derniers retranchements. «Ils ont fait en sorte de pousser M. Saadani vers la rupture, pour ensuite faire la loi», affirme cet ancien membre du bureau politique, très au fait des coulisses du parti. Pour lui, les quatre anciens ministres du gouvernement Sellal, imposés par la Présidence, sont accusés d’avoir pris en otage la commission et d’avoir imposé leurs diktat. «Au départ, ils ont été installés pour s’occuper des recours, mais rapidement ils ont décidé de confectionner les listes», accuse-t-il. Avec 6 wilayas à examiner pour chaque membre de la commission, des accords auraient vite été passés pour favoriser leurs candidats. «Leur présence était devenue handicapante», affirme notre interlocuteur. C’est dans ces conditions que Amar Saadani aurait décidé de claquer la porte, après avoir été empêché, à plusieurs reprises, de défendre ses amis. «Amar Saadani est connu pour défendre bec et ongles ses amis, rappelle un membre de la direction. C’est peut-être un défaut, mais il a toujours agi de cette façon. Cette fois-ci il a rapidement était mis en minorité.» Entre Amar Saadani et Djamel Ould Abbès s’était établi une entente cordiale. Dans un entretien au quotidien arabophone El Khabar, le secrétaire général du parti ne tarissait pas d’éloges sur son prédécesseur et sur l’excellence de leurs relations. Si ses proches reconnaissent que le chef du parti s’est «battu pour garder la main sur la commission», ils rappellent que ses attaques ne «visaient pas l’ancien secrétaire général». Dans cette guerre des tranchées, une fois encore Djamel Ould Abbès, se retrouve en première ligne pour affronter seul le courroux des militants. Lors des législatives, il avait dû assumer les listes électorales, alors que celles-ci avaient été revues et corrigées la veille par le ministre de la Justice, Tayeb Louh.
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