La fermeture des cantines a commencé au troisième trimestre de l’année scolaire passée, avec l’application du décret portant sur le transfert de la gestion des cantines de la tutelle du ministère de l’Education nationale à celle des communes. Ne pouvant plus assurer le fonctionnement des cantines scolaires, des communes ont procédé à la fermeture de ces structures, en l’absence de moyens de financement, en dehors de la contribution de l’Etat. Le secrétaire national chargé des affaires économiques et sociales à l’Union nationale du personnel de l’éducation et de la formation (Unpef), Hassan Sarni, lance un cri de détresse concernant le vécu quotidien des enfants scolarisés dans des établissements situés loin de leurs domiciles. «En l’absence de bons mécanismes de gestion chez les élus, les Apc ont préféré sacrifier les cantines que de se perdre dans des situations incontrôlables», dénonce M.Sarni. Ce responsable syndical impute la responsabilité également au ministère de l’Education nationale ayant abandonné le dossier des cantines aux APC. Le syndicat considère que la fermeture massive de ces structures de restauration est une «conséquence directe de la mauvaise gestion de ce dossier. Comme plusieurs autres syndicats, le département de l’éducation est destinataire de demandes de reprise de la tutelle des cantines», explique M. Sarni. La fermeture des cantines constitue donc au début de cette année scolaire une des préoccupations qu’exprime l’Unpef qui s’indigne du nombre important des établissements fermés. «126 cantines ont été fermées au début de cette année scolaire, rien que dans la wilaya de Tizi Ouzou», indique le même syndicaliste. Des réunions au niveau des instances locales du syndicat auront lieu cette semaine pour aboutir à une plateforme de revendications et à des propositions à soumettre à la tutelle. «Des actions de protestation ne sont pas à écarter, si ce dossier continue d’être marginalisé», affirme M. Sarni. Pour rappel, la fermeture des cantines a commencé au troisième trimestre de l’année scolaire passée, avec le début de l’application du décret portant sur le transfert de la gestion des cantines de la tutelle du ministère de l’Education nationale à celle des Assemblées populaires communales. Le texte promulgué au début de 2017 fixe les responsabilités des APC et celles du ministère de l’Education dans la gestion et le fonctionnement des cantines. Le ministère continuera à fournir une contribution de 30 DA/élève/repas dans les régions du nord du pays, et 40 DA pour celles du Sud, qui s’ajoutent à une contribution de la wilaya atteignant parfois 40 DA, comme c’est le cas pour la wilaya d’Alger, un montant jugé insuffisant pour maintenir le fonctionnement de ces établissements, notamment au niveau des communes pauvres. Pour Boualem Amoura, syndicaliste du Satef et élu de la commune d’Akfadou (wilaya de Béjaïa), «il est temps pour les élus de se mettre à la recherche d’autres moyens de financement des cantines, vu l’austérité budgétaire imposée avec la crise que vit le pays». La réduction des budgets de fonctionnement des établissements scolaires de plus de 60% annonce une année scolaire difficile qui sera caractérisée par le manque de moyens. Les directeurs des établissements auront toutes les peines du monde pour assurer également le chauffage et les fournitures quotidiennes, sachant que 1300 APC sont classées comme étant déficitaires, rappelle M. Amoura. Il n’y aura donc aucune possibilité d’ouverture de ces établissement sans de nouveaux mécanismes de financement. M. Amoura plaide donc pour la formation des élus qui seront appelés à gérer ces situations de crise. La réouverture des cantines scolaires tout comme le transport scolaire dépendent d’une volonté réelle des élus de trouver des solutions. Notre interlocuteur plaide pour l’instauration de nouveaux modes de financement des cantines. Le président du Satef estime que le problème de financement des cantines ne se pose pas avec autant de difficulté dans le moyen et le lycée, gérés uniquement par le ministère de l’Education nationale et qui comptent également sur une contribution des parents d’élèves, sachant que seuls les élèves issus de familles démunies sont dispensés du paiement trimestriel des frais de cantine. «Pourquoi ne pas appliquer le même système de financement dans le primaire ?» s’interroge M. Amoura. Ce dernier estime que les élus peuvent également faire appel aux donateurs «et chercher les ressources là où elles peuvent exister». A souligner que le secteur compte plus de 14 000 cantines au niveau du primaire. Dans les paliers du moyen et du secondaire, les cantines sont financées et gérées entièrement par le ministère de l’Education nationale.
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