Il y a eu du nouveau en cette rentrée scolaire, comme pour les livres, mais aussi des problèmes récurrents que le ministère peine à éradiquer : surcharge des classes, écoles fermées, déficit dans l’encadrement, absence de transport et des élèves sans cantines. Pour couronner le tout, de nouveaux recrutés au Sud ont observé un mouvement de protestation hier. Ils demandent des logements. Le point de nos régions. Une rentrée considérée comme «réussie», comparativement aux précédentes même si quelques insuffisances ont été relevées. Dans toutes les wilayas, ce sont particulièrement les nouveaux livres qui ne sont pas tous disponibles. Même si le ministère de l’Education a insisté dans une note remise aux directeurs d’éducation de ne pas augmenter le prix des manuels, des librairies privées se sont amusées à fixer les prix à leur guise. «En principe, ces libraires qui n’ont pas respecté les prix unifiés doivent être interdits de vente de livres scolaires», suggère Kamel Nouari, directeur d’un établissement. Autre problème soulevé : la surcharge. Et c’est un phénomène qui persistera tant que les nouvelles cités et les nouvelles opérations de relogement ne sont jamais accompagnées d’infrastructures, dont les écoles. Il s’agit là d’une mauvaise gestion. Sans compter aussi que vu l’austérité, le budget des établissements scolaires a connu une baisse de 60% ! D’ailleurs, dans plusieurs écoles, il y a eu coupure d’électricité et d’eau. Les cantines seront, pour la première fois, gérées par les APC, ce qui pourrait retarder un peu l’ouverture. Cette année, et pour la troisième année consécutive, le coup d’envoi de la rentrée scolaire a été donné depuis le Sud, à Ouargla. Une manière de rassurer un peu la corporation qui ne cesse de demander de repousser la date de la rentrée des classes. Benghabrit et le sud, c’est aussi une météo inhabituellement clémente aussi, gratifiant les élèves d’une baisse des températures à la suite de deux nuits de fortes pluies, comme pour réduire au silence la revendication principale des parents d’élèves et des syndicats d’enseignants à la fois, à savoir la révision du calendrier scolaire par une rentrée repoussée à fin septembre pour les villes du sud. Même Maâmeri Ammar, président de la fédération des parents d’élèves de la wilaya de Ouargla, ne cache plus son amertume et en appelle à un recadrage du ministère pour permettre l’adoption des changements des rythmes scolaires et d’amélioration des conditions pédagogiques dans les zones reculées du grand Sud. Jugez-en : «Sur les 11 wilayas conviées l’année dernière à se réunir à Touggourt pour préparer la rentrée en proposant notamment la réduction des vacances d’hiver et de printemps pour reporter la rentrée au 20 septembre, seules les wilayas de Biskra, El Oued, Ouargla et Adrar ont répondu présent. Le quorum n’a pu être atteint», constate-t-il amèrement au moment où la ministre exige un consensus local et des expérimentations à petite échelle. Réponse de Beghabrit : «Il faut que tous les acteurs de l’opération pédagogique s’entendent sur un consensus et déterminent les horaires les mieux adaptés. Ne comptez pas sur moi pour prendre une décision administrative à partir d’Alger.» Pour M. Maâmeri, «la rentrée des classes s’est bien déroulée mercredi dernier sous les yeux des caméras, mais nos enquêtes ont prouvé que les établissements scolaires des zones sahariennes fonctionnent à 50% jusqu’en octobre depuis plusieurs années à cause de la chaleur, causant de fortes absences les après-midis et un retard dans le programme scolaire qui est irrattrapable.» Ce constat, la fédération l’a bien consigné et suivi d’un rapport conjointement élaboré avec les syndicats d’enseignants transmis à la direction de l’éducation l’année dernière, mais «l’exigence d’une rentrée nationale semble être un impératif pour le ministère». Une décision politique dûment assumée par Benghabrit qui persiste et signe en faisant le choix de lancer la rentrée scolaire à partir d’une wilaya du Sud pour la troisième année consécutive, et en septembre avec, successivement, Naâma, Ghardaïa et Ouargla cette année, comme pour dire que la question était tranchée. Dialogue de sourds Les partenaires sociaux du secteur dénombrent la pénalisation des écoles primaires de la wilaya ayant certes bénéficié d’un important programme de rénovation et de réhabilitation pour une enveloppe de plus d’un milliard de dinars sur le budget de la wilaya, mais un démarrage tardif de celui-ci. Ainsi, sur les 306 établissements où les travaux ont démarré depuis le mois de mai 2017, seuls 128 ont pu finaliser les travaux. Les écoles connaissent des améliorations drastiques des classes de cours, des blocs sanitaires, des cours de récréation et des façades qui pour la plupart n’ont jamais été touchées depuis leur création, un véritable coup de jeune. Le seul bémol, des travaux qui empiètent sur la rentrée fortement perturbée par les chantiers ouverts, et ça, la fédération des parents d’élèves n’a pas pu le dire à la ministre qui a écourté sa visite à Ouargla à cause du Conseil interministériel tenu mercredi. La fédération relève également le déficit de 150 surveillants généraux dans les établissements scolaires de Ouargla, 20 000 primes scolaires manquant au quota de Ouargla qui stagne à 60 000 et la centralisation du marché d’acquisition des équipements de climatisation qui ne prend pas en compte les normes du Sud, selon le rapport transmis à la ministre. A cela, Benghabrit brandit la fulgurante ascension de la wilaya de Ouargla qui a hissé ses résultats du baccalauréat de 38,10% en 2015 à 41,94% en 2016 pour atteindre les 50,53% en 2017. Ceci, malgré la contre-performance de la daïra frontalière et pétrolière d’El Borma qui a brillé cette année par l’absence de candidats reçus au bac alors qu’elle venait d’acquérir sa première annexe de lycée depuis l’indépendance et se faire livrer les sujets du bac par avion spécial chaque jour. Ecoles fermées A El Tarf, et malgré les chiffres officiels, (7856 travailleurs dont 5181 enseignants, 253 écoles, 70 collèges et 31 lycées), la surcharge des classes reste très présente dans les agglomérations, où elles atteignent 50 élèves par classe. Elle est compensée par le système des doubles vacations ou des classes tournantes. La moyenne de 28-30 élèves par classe vient du fait qu’à l’opposé on trouve des classes de moins de 12 élèves en zone rurale. Il y aurait quelque 85 salles de classes fermées faute de «clients», nous a-t-on a rapporté. Une quinzaine d’écoles sont encore fermées officiellement pour cause d’exode rural ou parce que menaçant ruine. Mais en fait, c’est le fruit des fantaisies de la planification locale qui a obéi aux humeurs et intérêts des responsables et élus locaux. Bien entendu, personne ne rendra de comptes pour cet énorme gaspillage. Les hivers sont rudes en plaine ou en montagne et malgré les nombrables injonctions des responsables et des récriminations des parents, la question du chauffage des classes revient chaque année. On n’en est pas venu à bout. Les établissements sont en général dans un état lamentable, il y a des exceptions réconfortantes qui indiquent qu’il s’agit bien de l’engagement et du dévouement du chef d’établissement et de son équipe pédagogique. Le hic, c’est que même le wali a relevé le laisser-aller dans les écoles qu’il a visitées ! Matériel et équipement délabrés, murs écorchés… Pour lui, le cynisme est poussé à bout lorsqu’on donne aux enfants un cours inaugural sur l’éco-citoyenneté dans un environnement aussi repoussant. Les parents sont, eux, moins rassurés. Pour eux, il leur faut passer d’abord l’écueil des vêtements et des fournitures scolaires. Ensuite, il faut compter les sous en zone rurale proche des chefs-lieux pour le transport et le déjeuner qui n’est pas assuré systématiquement pour cette catégorie de résidents. Transport A Tizi Ouzou, c’est particulièrement le déficit en matière d’infrastructures qui est à relever. D’ailleurs, la livraison de plusieurs établissements scolaires qui devaient être réceptionnés avant la rentrée a été différée, comme le lycée de Frikat, dans la daïra de Draâ El Mizan, à une cinquantaine de kilomètres au sud-ouest Tizi Ouzou. Les lycéens de Frikat continueront ainsi à se déplacer vers le chef-lieu de daïra. Les raisons de ce retard seraient liées, selon un parent d’élève, à certaines réserves constatées dans la réalisation de cette infrastructure. Autre problème : la surcharge des classes. Le wali, Mohamed Boudarbali, reconnaît. «11 établissements scolaires sont en cours de réalisation pour parer justement au problème de la surcharge des classes. Ce retard est dû au manque de financement», a-t-il déclaré. Reste aussi l’encadrement où un déficit est perceptible, notamment avec le départ à la retraite de 2000 enseignants. Par ailleurs, notons que la rentrée scolaire est perturbée dans certaines localités de la wilaya de Tizi Ouzou, comme Aïn El Hammam où des parents d’élèves ont protesté contre les retards enregistrés dans l’avancement des travaux de la cantine scolaire. Il en est de même à Mekla où des parents d’élèves se sont élevés contre les conditions de prise en charge de leurs enfants. A Biskra, à la veille de la reprise des classes, dans une lettre destinée à la ministre, la Coordination nationale des laborantins en poste dans les établissements scolaires du moyen et du secondaire, activant sous l’égide du syndicat de l’Unpef, dénonce l’exclusion et la marginalisation socioéconomique dont ils seraient victimes en dépit du fait que depuis 2008 ils sont passés de la classification des corps communs à celui de corps pédagogique et technique. «Une insertion purement administrative n’ayant eu aucun effet sur nos salaires, sur les promotions internes et droits pécuniaires auxquels nous ouvrons droit selon le statut des personnels de la Fonction publique», souligne Ali Dahah, président du Conseil des laborantins du secteur de l’éducation de la wilaya de Biskra. Intégration Présentant une plateforme de revendications à leur sens «légitime» de pas moins de 20 points ayant trait à la valorisation salariale, aux primes de risque, au droit d’être classifié en tant qu’ingénieur d’Etat après 10 ans de travail, à l’intégration effective dans le corps pédagogique des collèges et lycées, au bénéfice d’être classés dans les catégories de laborantins formateurs et laborantins inspecteurs, à la prise en considération des diplômes obtenus par les laborantins au courant de leur carrière professionnelle dans les promotions internes, au volume horaire hebdomadaire ne devant pas dépasser 32 heures, selon eux, et au cycle de formation «inexistant» afin d’améliorer leurs pratiques et compétences professionnelles. Autre revendication mise en exergue par les laborantins, les dangers encourus dans l’exercice de leur fonction où ils sont mis en contact avec des produits chimiques, des équipements et des appareils «dangereux et nocifs», selon leurs dires. «Nous voulons des moyens de protection et des équipements répondant aux mesures d’hygiène et de sécurité conformes aux normes internationales. Une de nos collègues est décédée en juillet dans la wilaya de Batna des suites d’un cancer que nous soupçonnons avoir été provoqué par son contact avec des matières nuisibles à la santé lors de son travail», a précisé notre interlocuteur à ce propos. Préparant activement une réunion régionale des laborantins de 14 wilayas de l’est du pays, laquelle devrait se tenir à Constantine le 16 septembre, les laborantins, dont le nombre avoisinerait les 8000 au niveau national, espèrent que la tutelle ne fera pas la sourde oreille à leurs revendications et que des décisions concrètes soient prises pour l’amélioration de leurs conditions socioprofessionnelles. Ils ne veulent pas être poussés à des actions extrêmes, telles que des sit-in, des marches et des grèves, mais s’il n’y avait pas de réponse convaincante avant la fin de l’année, ils s’y résoudraient de guerre lasse, assurent-ils. Repas froid Ailleurs, à Jijel, visiblement les cantines risquent de ne pas être au rendez-vous, dont la gestion a été confiée aux communes. C’est du moins ce que nous ont confié différentes sources, notamment à la faveur d’un constat des plus déplorables qui a été relevé par ces mêmes sources lors d’une récente réunion tenue pour faire le point sur la situation de ces cantines. «Le problème majeur qui se pose pour nous est l’eau, et quand l’eau vient à manquer, il n’y aura pas de repas pour les élèves, les directeurs des établissements confrontés à ce problème se rabattront automatiquement sur les repas froids pour sauver la face», soutient-on du côté de certains établissements scolaires dans la ville d’El Milia, l’une des grandes agglomérations de la wilaya de Jijel. «Et même le repas froid risque de ne pas être servi le jour de la rentrée», nous assure-t-on. De nombreux problèmes sont en effet répertoriés dans les préparatifs pour mettre en place le dispositif nécessaire pour l’ouverture des cantines scolaires. «Il y a aussi le problème des cuisiniers, la plupart de ceux qui sont affectés pour la préparation des repas dans les écoles sont recrutés dans le cadre du filet social et n’ont aucune qualification professionnelle pour exercer ce métier», indique-t-on. Si on ajoute à ces contraintes le problème des fournisseurs, dont la désignation manque à l’appel dans certaines écoles, le risque de voir les élèves repartir sans goûter à leur repas scolaire devient une quasi certitude au premier jour de la rentrée scolaire. «Tous ces problèmes peuvent cependant être réglés au fur et à mesure que la rentrée scolaire avance, mais le manque d’eau reste un sérieux handicap pour servir des repas chauds», affirme-t-on. Dans les écoles confrontées à cet aléa, on se débrouille pour aller chercher le précieux liquide ailleurs, tout simplement parce que la commune est incapable de les alimenter en eau. Il convient de préciser que ce problème ne concerne le plus souvent que les localités rurales ou éloignées des grands centres urbains, qui ne sont pas alimentées en eau. Ceci dit, officiellement, tout est pourtant fin prêt pour faire de la rentrée scolaire une réussite totale, même dans son volet cantine scolaire. A ce titre, on avance un chiffre de 381 établissements scolaires du primaire recensés à travers la wilaya pour 343 cantines et 346 écoles bénéficiaires. Retard Les établissements ne disposant pas de cantines sont inscrits, soutient-on, pour la réalisation des infrastructures nécessaires à l’effet de permettre aux élèves de bénéficier de leurs repas. Côté fournisseurs, on affirme que ces derniers sont liés aux communes par un contrat dûment établi selon le code des marchés qui court jusqu’au 31 décembre prochain. Si le prix du repas est de 45 DA, selon les instructions du ministère de l’Education nationale, les communes peuvent l’augmenter selon leurs moyens. Des cadres des Collectivités locales sont désignés pour superviser l’application des directives du département de Benghabrit pour le suivi et la gestion des cantines scolaires. Même tableau à Sidi Bel Abbès. Quelque 152 500 élèves ont rejoint les bancs d’école le 6 septembre. Les classes du cycle primaire compteront cette année près de 70 000 élèves, selon des chiffres récents communiqués par la direction de l’éducation. Outre l’encadrement pédagogique et administratif mobilisé pour la prise en charge des écoliers, un réseau d’une centaine de cantines scolaires devrait être opérationnel au premier jour de la rentrée scolaire. Cependant, bon nombre de ces cantines scolaires, qui ont pour vocation d’assurer un soutien alimentaire conforme aux ratios réservés aux enfants, font face au sempiternel manque de personnel qualifié : préparateurs, employés de cuisine, serveurs… «Un quart des cantines scolaires est dépourvu de personnel qualifié», a révélé la directrice de l’éducation lors d’un conseil de l’exécutif de la wilaya consacré aux préparatifs de la rentrée scolaire. Recrutés le plus souvent sur le «tas», les agents de service ont, en fait, du mal à s’acquitter convenablement de leurs tâches qui, faut-il le rappeler, nécessitent des aptitudes et un niveau de qualification confirmé pour la préparation des repas. Le personnel des cantines, affecté par les communes, fera encore défaut cette année dans plusieurs établissements scolaires en raison notamment du renouvellement des Assemblées locales (APC) prévu au mois de novembre. En effet, les élus des différentes APC, beaucoup plus préoccupés par leur reconduction pour un nouveau mandat, n’ont pas accordé toute l’importance qui sied à l’aménagement et l’encadrement des cantines scolaires. C’est d’ailleurs le constat établi, unanimement, par plusieurs chefs de daïra lors de ce conseil de l’exécutif. Beaucoup parmi eux ont également mis en exergue les difficultés liées à l’approvisionnement en denrées alimentaires des cantines situées dans les localités déshéritées de la wilaya. Certains fournisseurs ont même refusé au cours de l’année scolaire 2016-2017 d’approvisionner les cantines prétextant un défaut de paiement, selon la directrice de l’éducation. Encadrement Face à cette situation, le chef de l’exécutif a instruit les responsables de l’administration locale à apurer les dettes des APC et à recourir à «tous les moyens disponibles pour assurer le fonctionnement de ces cantines dès le premier jour de la rentrée». Signalons que la wilaya de Sidi Bel Abbès compte en totalité 437 établissements scolaires, dont 287 écoles, 101 CEM et 49 lycées. Pour la prochaine année scolaire, il est prévu de réceptionner un nouveau lycée et deux CEM. A Bordj Bou Arréridj, particulièrement dans les communes berbérophones, c’est le désarroi des enseignants de tamazight. Ils se sentent lésés dans leurs droits. Au départ, les enseignants étaient submergés par l’enthousiasme et la fierté d’être les pionniers à redonner vie et faire renaître de ses cendres une langue millénaire menacée d’extinction. Mais l’euphorie a fini par s’éclipser avec l’apparition des déboires socioprofessionnels qui ont eu raison de la motivation des enseignants. Certains, criblés de dettes faute d’être payés, ont tout bonnement menacé de rendre le tablier et d’aller chercher un autre job. Face à cette situation, le directeur de l’éducation d’alors, en coordination avec le HCA, a décidé de prendre en charge les revendications des enseignants. Au mois d’avril 2014, toutes les situations financières des fonctionnaires ont été régularisées au dernier centime. Quelques semaines plus tard, deux inspecteurs de l’académie de Tizi Ouzou ont été invités pour les titulariser lors d’une cérémonie grandiose, puisqu’il s’agissait de la première promotion d’enseignants de tamazight. Sauf que depuis cette date, les enseignants n’ont bénéficié d’aucune promotion pour les motiver, ni de formation pédagogique pour consolider leurs compétences. La situation n’est pas plus brillante pour les enseignants de la daïra de Mansoura et Zemmoua, qui, eux aussi, galèrent et souffrent du manque d’encadrement et d’isolement des établissements épars où ils exercent. En somme, tamazight est, certes, entré à l’école, mais à titre facultatif et avec les moyens du bord. Donc, il appartient aux cercles de décision de rectifier le tir et de mettre les moyens nécessaires si on veut vraiment promouvoir une langue très chère à Mouloud Mammeri. A Batna, le décor est inquiétant. Le manque d’encadrement est clair. Les quelques surveillantes essaient tant bien que mal de faire rentrer les élèves dans leurs salles, une mission qu’elles abandonnent rapidement. «Trouvez une salle, asseyez-vous, on verra après la visite du wali», criera l’une d’elles. Le mur d’enceinte, lui, ne cesse de subir des attaques, nous rapportent plusieurs parents interrogés. Selon eux, il y avait un trou de la taille d’une porte. Un accès libre à l’intérieur du collège. «Il a été reconstruit et démoli à plusieurs reprises. Les délinquants entraient à leur guise. Il y a même eu une tentative de kidnapping d’une fille en plein jour, l’année passée», raconte l’un d’eux. Une situation sécuritaire extrêmement précaire et intolérable lorsqu’il s’agit d’enfants. Dans l’arrière-cour, un terrain nu servira de stade pour les activités d’éducation physiques et sportives. Des amas de gravier, des gravats, des ferrailles et de bois y traînent.
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