mercredi 6 septembre 2017

Ressources en eau : Les explications du ministère

Faut-il croire les déclarations officielles ou doit-on s’en tenir à la réalité ? Les réponses pourraient diverger mais lorsqu’il s’agit de la question de l’eau, la réalité vécue par les Algériens depuis le début de cet été est plus imposante que n’importe quelle déclaration. Une réalité marquée non seulement par des coupures, voire l’absence  d’eau dans les robinets, des manifestations, mais aussi une grave interruption du complexe d’El Hadjar à Annaba pour manque de cette ressource nécessaire pour le refroidissement de ses installations. Malgré cette réalité, que bon nombre de citoyens considèrent comme un véritable cauchemar qu’ils croyaient révolu, n’insistent que sur les deux jours de l’Aïd, promettant la finalisation de projets dans un futur proche ou lointain. Dans un point de presse animé, hier, par les directeurs centraux du secteur de l’eau, dont essentiellement  Smaïl Amirouche, le directeur général des ressources en eau au ministère de tutelle, un grand zoom a été fait sur les deux jours de l’Aïd El Adha. Dans leur bilan, un pic de consommation de l’eau a été constaté durant ces deux jours de fête, notamment le premier jour, de 10h à 14h. «Une augmentation de la demande estimée de 20 à 40% selon les régions et leur particularité. Nous avons répondu à cette forte demande des ménages par une surproduction de l’eau. A titre d’exemple, à Alger nous avons produit 1235 millions de mètres cubes le 1er jour, soit près de 13% de plus que la production habituelle. Il en est de même pour Oran et Constantine où la production a augmenté respectivement de 7 et 10%. L’ADE qui gère ce service public dans 852 communes a produit 10% de plus que le volume habituel, arrivant à 4,8 millions de mètres cubes», explique M. Amirouche. Il signale que le dispositif mis en place a «réussi» à répondre aux besoins durant ces jours, sauf dans certaines régions hautes et les étages supérieurs qui ont connu un faible débit, voire une rupture de l’alimentation en eau pour  quelques heures. Il ajoute que très peu de pannes ont été recensées et que les 500 camions-citernes mobilisés pour cette période de 48 heures ont été fortement utilisés dans les zones rurales et les communes non gérées par l’ADE. Une crise qui ne date pas de 48 heures Pourtant, la crise de l’eau ne date pas d’il y a seulement 48 heures, mais bien plus avant. Le ministre Hocine Necib avait avoué, au début de la saison estivale, que 16 wilayas de l’est du pays connaîtront des perturbations. Des aveux vérifiés sur le terrain. La plus grave est celle du complexe d’El Hadjar qui a besoin de 30 000 m3  d’eau par jour. Il est paralysé depuis plus d’une semaine. Dans ce sens, le ministre explique que cela est dû à une panne dans la station de pompage de Chaïba. Même s’il ne cite aucune solution immédiate à ce grave problème, il déclare qu’une série de mesures sont prises pour y remédier, notamment la réalisation de 35 forages spécialement dédiés au complexe sidérurgique d’El Hadjar. Des forages qui, selon les estimations des spécialistes, pourraient nécessiter au moins deux ans pour être mis en service. Pour les besoins des citoyens, des actions sont également entreprises, mais entre- temps le recours aux camions-citernes s’avère l’unique solution pour le moment. La plupart des responsables reviennent et insistent sur le fait que l’Algérie est un pays aride à semi-aride, ainsi que sur les répercussions des changements climatiques qui influent directement sur les précipitations, principale ressource en eau pour tout le pays. Une chose est sûre : si aucune mesure n’est prise pour s’adapter à ces pics de sécheresse, la soif deviendra le quotidien des Algériens.                        Asma Bersali  

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