mercredi 6 septembre 2017

Un déficit de 90 établissements dans les trois paliers à Boumerdès

Au moins 60 projets d’écoles primaires, 19 CEM et 11 lycées ont été gelés depuis 2014. Des milliers d’élèves vont suivre les cours dans des classes roulantes ou des salles surchargées. Contrairement aux déclarations des officiels, le secteur de l’éducation n’a pas été épargné par la politique de gel des nouveaux projets d’équipements. Dans la wilaya de Boumerdès, au moins 90 projets d’établissements scolaires, dont 60 écoles primaires, 19 CEM et 11 lycées ont été annulés dans le cadre des mesures d’austérité prises par le gouvernement après le chute des prix du pétrole. Cette décision aura des conséquences graves sur la scolarité des élèves, eux qui seront contraints cette année encore de suivre les cours dans des salles archicombles ou des classes roulantes. Cette rentrée scolaire ne sera donc pas différente de celle qui l’a précédée. «Le manque de places pédagogiques s’accentue au fil des ans. L’année dernière on avait un déficit de 582 salles de classe, l’équivalent de 57 établissements, dont 40 primaires, 12 CEM et 5 lycées, mais le problème va s’empirer encore à l’avenir», souligne un cadre de la direction de l’Education sous le couvert de l’anonymat. Le cycle secondaire sera renforcé dès aujourd’hui par un seul lycée à Keddara. Cet établissement n’est pas achevé à 100%. Les deux autres lycées lancés au temps de l’embellie financière à Timezrit et Ouled Aïssa sont à 70% d’avancement. Les entreprises chargées de leur réalisation n’ont pas été payées depuis plus d’une année. Dans le cycle moyen, la situation ne sera pas aussi bonne. Ce palier verra l’ouverture d’un nouvel établissement à Zemmouri. Le CEM inscrit à Thénia ne verra pas le jour de sitôt. Des milliers de collégiens de la région vont sans aucun doute suivre des cours dans des classes roulantes. La pression sera de mise, notamment dans les daïras de Khemis El Kechna et Boudouaou. Le cycle primaire, lui, va accueillir 10 nouveaux groupements scolaires uniquement. Pour faire face au déficit de places, les autorités locales recourent à la réalisation d’extension au niveau des écoles existantes. Mais cette solution palliative et mal réfléchie a déjà défiguré plusieurs écoles en raison de la bétonisation effrénée des espaces vides. L’impréparation et le non-respect des plans d’occupation des sols ont fait que de nombreuses nouvelles cités d’habitations ont été livrées récemment à travers la wilaya sans qu’elles ne soient dotées de structures publiques. Les occupants de ces cités, comme c’est le cas à Bordj Menaïel, risquent de ne pas trouver où scolariser leurs enfants. Outre le manque de places pédagogiques, pas moins de 228 écoles primaires de la wilaya sont dépourvues de cantines. Aussi, 5 lycées et 44 CEM ne sont pas dotés de demi-pensions, tandis que des dizaines d’autres établissements manquent de stades et de salles de sport. Autant d’insuffisances qui ne seront pas sans impact sur la scolarité des élèves.  

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