samedi 23 décembre 2017

Le chef de département comme bouc émissaire ?

L’interdiction faite au professeur Nacer Djabi de donner une conférence à l’Institut des sciences politiques de l’université d’Alger n’est pas restée sans suite. Pour «faire diversion», les autorités universitaires ont trouvé le coupable idéal : le chef de département des sciences politiques a été relevé de ses fonctions. Les autorités lui font donc endosser la responsabilité de cette interdiction qui a suscité l’indignation du monde académique. C’est le jeune enseignant, Rabah Laroussi lui-même qui a fait part de cette décision. L’homme, qui a organisé la rencontre dans laquelle Nacer Djabi devait donner une conférence, dénonce cette décision et raconte sur sa page Facebook et avec de menus détails comment les autorités universitaires lui ont demandé de faire sauter le nom du sociologue de la liste des conférenciers. Il affirme que c’est le doyen de la faculté, Mohamed Khodja, qui lui avait demandé de supprimer le nom de Nacer Djabi. A Rabah Laroussi qui voulait comprendre, le doyen aurait répondu sèchement : «C’est un ordre venu d’en haut et les ordres ne se discutent pas.» Pour Nacer Djabi, c’est une «nouvelle diversion des autorités universitaires». Le professeur, qui a préféré prendre sa retraite en juin dernier en signe de désapprobation sur l’état de l’université d’aujourd’hui, se dit convaincu que l’idée d’éliminer son nom de la liste des conférenciers «ne peut venir du chef de département». «Rabah Laroussi est l’organisateur de cet événement (la conférence de jeudi 14 décembre, ndlr). Il aurait pu ne pas m’inviter», atteste N. Djabi, contacté hier par téléphone. Pour le professeur, le chef de département n’a «aucun pouvoir de décision». Mais il est dans l’incapacité d’identifier le donneur d’ordre. Dans le cadre de rencontres scientifiques qu’organise l’Institut des sciences politiques de l’université Alger 3, Nacer Djabi était invité à donner, le 14 décembre, une conférence en compagnie d’autres intervenants. La veille de la rencontre, il apprend que la conférence est «annulée». Le jour J, on lui dit que la conférence a été maintenue. Mais c’est son nom qui ne figurait plus sur la liste des intervenants. Une «atteinte à la liberté académique», avait-il dénoncé.

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