mercredi 17 juin 2015

Benflis répond à Holland : « la vacance du pouvoir est établie et n’a pas besoin d’expert étranger »

Le président de Talaiou El Houriyet, Ali Benflis a animé aujourd’hui mercredi à Alger, une conférence de presse où il est revenu sur le déroulement du congrès constitutif de son parti. Il a abordé aussi les questions liées à la vacance du pouvoir en Algérie, la visite du chef de l’Etat français et le rôle de l’armée.
« La vacance du pouvoir est établie et nous n’avons pas besoin de l’avis d’un expert étranger pour le confirmer », a déclaré Benflis en réponse au président français, François Hollande, qui a affirmé, lundi dernier à Alger, que « Bouteflika a toutes ses capacités pour apporter sa sagesse et son jugement pour régler les crises ». Il ajouté que « la vacance du pouvoir es une affaire interne et je n’accorde pas d’importance aux déclarations protocolaires et occasionnelles ».

Silence depuis… « Tab Djenanou »

Il a rappelé en ce sens, que Bouteflika ne s’est pas adressé au peuple depuis son fameux discours « Tab Djenanou », fait le 8 mai 2012 à Sétif. Et le Conseil des ministres ne s’est réuni que quatre fois durant l’année 2014 alors que dans tous les pays du monde, le conseil de ministres se réunit pratiquement tous les moins sinon tous les trois semaines.

La vacance au sommet de l’Etat s’est répercutée sur l’ensemble des institutions parce que le Chef de l’Etat a récupéré, dans le cadre de la révision constitutionnelle de 2008, les attributions du chef du gouvernement, devenu depuis Premier ministre. « La tête ne dirige rien et le gouvernement ne gouverne pas. Le pouvoir est entre les main du  triptyque de l’argent sale,  la clientèle du régime et les proches de la famille (du président) », selon Benflis. 

FLN bis ?

Interrogé sur le soutien du chef de l’Etat-major de l’armée au FLN, Benflis a estimé que « l’ANP s’acquitte parfaitement de sa mission consacrée par l’article 25 de la Constitution, à savoir la protection du territoire nationale et la surveillance des frontières ». Toutefois, dit-il, l’armée pourra aussi assumer  le rôle de « garant » au cas où la calasse politique arrive à se mettre d’accord sur une charte de transition démocratique. Le rôle de l’armée consistera, dans ce cas de figure, à protéger cette charte de la partialité de l’administration ou de la mosquée et les tentatives de fraudes dans les élections.

Par ailleurs, Benflis s’est défendu contre les voix qui qualifient son parti de FLN bis : « les appellations de bureau politique, comité central ont été adopté par les congressistes et je ne peux pas leur imposer mon point de vue ».

Talaiou El Houriyet s’apprête à déposer sa demande d’agrément auprès du ministère de l’Intérieur. Les autorités devraient lui répondre dans un délai de 60 jours.


 

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