La valeur du dinar ne cesse de baisser sur les marchés des changes internationaux. Avec la conjoncture économique actuelle dans le pays, suite à la baisse des prix du baril sur les marchés pétroliers, les responsables de la Banque d’Algérie n’ont pas trouvé, apparemment, d’autres solutions que de «dévaluer le dinar».
L’impact de cette manipulation monétaire se répercute directement sur les citoyens, car selon le président de l’Association de protection des consommateurs, Mustapha Zebdi, «chaque dépréciation de la monnaie a un impact négatif direct sur le pouvoir d’achat, surtout quand il s’agit de produits importés. Nous avons constaté, ces dernières années, qu’il y a eu une importante fluctuation des prix pour certains produits importés et même des produits nationaux et dont la majorité de la matière première est importée.
Le consommateur est le seul à payer cette dépréciation, car c’est une rente de plus pour le Trésor public, et pour l’opérateur économique, il ajoute la différence sur le prix, c’est pour ça que nous avons adhéré fortement à l’initiative du ministère du Commerce pour pousser les gens à consommer algérien». Selon l’expert financier Lyes Kerrar, «le prix du baril du pétrole a baissé de 40%, ce qui signifie une baisse de 40% des rentes en devise dans les caisses de l’Etat.
L’exportation des hydrocarbures est la seule rente en devise pour notre pays, et en terme de monnaie, il est relativement logique que la Banque d’Algérie dévalue le dinar. C’est une manière aussi de baisser les importations, car les produits reviennent chers au consommateur et automatiquement la demande va baisser. Ainsi, les Algériens seront obligés de consommer le produit local». Une flambée des prix a éventuellement été constatée sur les produits importés, surtout avec le début du mois de Ramadhan. L’économiste Mourad Ouchichi affirme : «Cette manœuvre du gouvernement est bénéfique pour les producteurs locaux qui exportent leurs produits vers l’étranger.
Impacts
C’est aussi un moyen pour le gouvernement d’assumer les déficits des entreprises publiques. Mais ce qui est négatif dans cette manœuvre, c’est l’inflation des prix sur les marchés qui vont directement se répercuter sur la bourse du citoyen. Le pouvoir d’achat va automatiquement baisser.» Les prix des produits alimentaires, notamment les fruits et légumes, ont atteint des niveaux bien hauts.
«Les prix de certains produits ont doublé ces dernières semaines, il est vrai que lors de chaque mois de Ramadhan, on ressent cette augmentation, mais cette fois-ci, les prix ont dépassé toutes les lignes rouges, même les produits ne se vendent pas comme avant», se plaint ce commerçant. C’est l’un des impacts directs de la dépréciation du dinar : réduire la demande sur le marché afin de réduire aussi les importations et consommer le produit local.
Pour l’économiste Lyes Kerar, «encourager la production locale, c’est une bonne chose, mais ce n’est pas toujours évident, car, aujourd’hui, pour qu’un industriel puisse avoir toutes les autorisations pour se lancer dans la production, il lui faut faire face à la lenteur de l’administration, il faut prendre ce problème au sérieux et faciliter aux industriels la tâches afin de pouvoir produire localement». En attendant de voir de combien notre monnaie va être dévalué, les producteurs locaux ont une chance en or pour se lancer dans l’exportation de leurs produits, surtout avec les accords passés par l’Algérie avec les pays de l’Afrique, à condition de produire de la qualité pour faire face à la concurrence.
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