Les journalistes d’El Watan et d’El Khabar ont été empêchés, ce vendredi matin, de prendre le vol spécial qui a été affrété pour le déplacement des différentes délégations, dont celle des médias (nationaux et internationaux) pour assister aux obsèques du Président de la République arabe sahraoui (RASD), Mohamed Abdelaziz. Malgré le fait que les noms des journalistes de ces deux organes de presse figuraient sur la liste retenue par l’ambassade de la RASD, à Alger, l’accès à la salle d’embarquement du Salon d’honneur de l’aéroport d’Alger - lignes intérieures - leur a été refusé par les agents de la Direction de la sécurité et de la protection présidentielle (DSPP). Invités au début à «patienter» après que l’agent de la DSPP qui filtrait l’accès des passagers à cette salle eut pris connaissance de leur appartenance à ces deux journaux, les deux journalistes qui voulaient avoir des explications ont été priés de voir avec les services du Premier ministère : «Voyez avec les services de l’attaché de communication du Premier ministère. Pour les journalistes, c’est lui qui valide ou non les noms qui doivent partir», nous souffle un agent de la DSPP. Avant ajouter : «Vous êtes portés sur la liste de l’ambassade de la République sahraouie», sans de plus amples explications ! Tous les autres confrères qui étaient portés sur la même liste, même ceux de la presse internationale, ont été autorisés à prendre le même vol. Mais, pour notre cas, les agents de la DSPP ne voulaient rien savoir malgré notre insistance : «Ce n’est pas nous, la décision nous dépasse», nous dit l’un d’eux… sans plus. Habituellement, les services de la représentation diplomatique de la RASD à Alger procédaient de la même façon en établissant la liste des journalistes pour aller couvrir les activités du Front Polisario dans les camps des réfugiés sahraouis. Les déplacements des journalistes à Tindouf se passaient jusque-là le plus normalement du monde. Cette fois-ci, ce n’est pas le cas pour les journalistes d’El Watan et d’El Khabar. Du coup, il est légitime de s’interroger sur les raisons pour lesquelles les journalistes de ces deux organes de presse n’ont pas été autorisés cette fois-ci à embarquer à destination de Tindouf. Difficile de ne pas lier cette interdiction signifiée aux deux organes de presse à leur ligne éditoriale et à leurs positions envers le pouvoir en place. En attendant d’avoir des explications, cette façon de faire n’est rien d’autre qu’une atteinte à la liberté d’informer et à la liberté de la presse de façon plus générale.
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