Le plan d’action du gouvernement Ouyahia a été examiné et adopté hier en Conseil des ministres, sous la présidence du chef de l’Etat, Abdelaziz Bouteflika. Le document traite essentiellement de la situation économique du pays et expose une feuille de route avec des mesures qui font de la restauration de l’équilibre budgétaire le principal objectif. Ainsi, le travail qui attend l’équipe gouvernementale, lit-on dans le communiqué final du Conseil des ministres, devra s’axer essentiellement sur «l’intensification de la croissance, grâce à l’amélioration de l’environnement des affaires, à la promotion de l’investissement dans tous les secteurs, au soutien au développement agricole et rural, ainsi qu’à la valorisation du développement local». Comme annoncé il y a quelques jours par le Premier ministre, un projet de loi portant amendement de la loi sur la monnaie et le crédit a été examiné et adopté pour ouvrir la voie au financement non conventionnel au profit du Trésor public. Parallèlement à cette démarche, le communiqué de la Présidence souligne que «l’Etat poursuivra la mise en œuvre de sa feuille de route pour la rationalisation des dépenses publiques en vue de la restauration de l’équilibre budgétaire dans un délai de cinq années». La feuille de route pour le redressement des finances publiques vise plusieurs objectifs, à savoir «assurer la soutenabilité de la dépense publique, réformer la gestion de la dépense publique, assurer une répartition équitable des transferts sociaux au bénéfice de la population, stimuler l’activité économique et restaurer à moyen terme l’équilibre du budget de l’Etat, selon le plan d’action du gouvernement». Des réformes sont également prévues par cette feuille de route, touchant l’administration fiscale, en vue d’améliorer les recouvrements, en plus de la mise en place de la fiscalité locale. Il s’agit aussi d’«une gestion pluriannuelle du budget de l’Etat, d’une rationalisation des dépenses publiques, en limitant les dépenses de fonctionnement au maximum, au niveau des recettes de la fiscalité ordinaire uniquement». Le plan d’action rappelle, à cet effet, que le pays traverse, depuis 2014, «une crise financière qui s’annonce durable», et qui s’est manifestée notamment à travers «un déficit commercial de plus de 20 milliards de dollars en 2016 et un déficit continu de la balance des paiements». Quant aux réserves de change accumulées durant les années passées, leur niveau ne cesse de fondre passant de 193 milliards de dollars en mai 2014, à 105 milliards de dollars en juillet 2017. Le plan du gouvernement relève qu’au niveau interne, «la situation des finances publiques est préoccupante, car le recul de la fiscalité pétrolière a généré des déficits budgétaires répétés, entraînant la consommation de la totalité de l’épargne du Trésor qui était logée au Fonds de régulation des recettes (FRR), épuisé en février 2017». Le Trésor a eu recours à d’autres ressources complémentaires, notamment à l’emprunt national, aux versements exceptionnels de dividendes par la Banque d’Algérie et à un emprunt extérieur auprès de la Banque africaine de développement. Cependant, la situation «demeure extrêmement tendue au niveau du budget de l’Etat : dans la situation actuelle, l’année 2017 sera clôturée avec des difficultés réelles, alors que l’année 2018 s’annonce plus complexe encore», note le document du gouvernement. Et de préciser qu’en l’absence de solutions nouvelles, le pays encourt le risque d’une «incapacité à assurer la dépense publique, avec des conséquences économiques, sociales et même politiques périlleuses», ou alors d’un processus de perte de souveraineté économique.
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