jeudi 7 septembre 2017

«Oui, il y a surcharge des classes, mais la solution est aussi pédagogique»

Pour la troisième année consécutive, le coup d’envoi officiel de l’année scolaire s’est fait à partir d’une wilaya du sud du pays, où les résultats scolaires ont de tout temps occupé le bas du classement national. Cette nette amélioration progressive de la wilaya de Ouargla la rapproche donc du taux de réussite national de 56,07% et la ministre compte bien exploiter à fond cette prouesse pour accélérer l’effet d’entraînement dans le reste des wilayas du Sud. Nouria Benghabrit n’en démord pas : «Nous accordons un intérêt suprême à booster les performances pédagogiques de ces régions, preuve en est les résultats du baccalauréat 2017.» Il faut reconnaître que depuis sa première visite à Ouargla, c’est le village agricole et futur pôle agroalimentaire de Hassi Benabdallah, à 22 km du chef-lieu de la wilaya, qui a attiré l’attention de la ministre, qui s’y rend comme en pèlerinage chaque année. Le staff pédagogique des quatre écoles primaires comptant plus d’un millier d’élèves réussissant chaque fois à la surprendre et pousser l’émotion jusqu’aux larmes cette année avec une école verte, amie de la nature et une opérette préparée avec soin avec des enfants de la wilaya de Ghardaïa qui a choisi la thématique de l’écocitoyenneté active. A Hassi Benabdallah, où le lancement officiel de l’année scolaire s’est fait sous l’ombre des palmiers de l’école primaire Cheikh Bouamama, l’exemple de belles petites écoles superbement entretenues avec des moyens modestes et beaucoup d’ingéniosité, amies de la nature et hautes en couleur, ne cesse de surprendre, d’autant plus que l’initiative du staff pédagogique et des parents d’élèves a fait grimper leur taux de réussite à l’examen de fin du parcours primaire à 87% cette année. Pour la ministre, il faut d’abord persévérer dans l’effort d’amélioration pédagogique et pallier le retard de réception de projets — dont certains lancés depuis 2010 — par l’ingéniosité et l’abnégation. A Hassi Benabdallah, les choses s’y prêtent, mais combien d’écoles ont cette possibilité ? Lors du point de presse organisé sur place, la ministre a réfuté l’existence d’erreurs dans les titres des manuels scolaires. Elle a souligné que des commissions sont actuellement à pied d’œuvre pour travailler sur les sujets d’actualité, à savoir les ratios et les cartes scolaires et pédagogiques dans le cadre d’une philosophie de travail participative. Reconnaissant qu’il y a effectivement surcharge dans les classes, elle estime que ce qui est plus important, c’est d’agir face à cette situation. «Si l’Etat fait un effort qu’il continuera à fournir, la solution est aussi pédagogique», dit-elle. Pour Mme Benghabrit, ce ne sont pas les classes de 15 élèves qui obtiennent forcément les meilleurs résultats. «Nous avons pu constater que dans des écoles où le nombre des élèves est important, des enseignants arrivent à obtenir d’excellents résultats avec eux. Il ne faut pas caricaturer, l’expérience est là non seulement à l’échelon national, mais aussi international, où les enquêtes menées montrent que le nombre d’élèves n’est pas le facteur déterminant dans la réussite scolaire, mais bien la formation pédagogique des enseignants et la préparation à la didactique des disciplines.» Concernant les rythmes scolaires au Sud, et malgré une belle journée automnale qui a reçu la ministre, la question de la rentrée scolaire sous +40°C reste entière.  

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