Les ministres des Affaires étrangères des dix pays membres du «Dialogue 5+5» (Algérie, Maroc, Tunisie, Libye, Mauritanie, France, Espagne, Italie, Portugal, Malte) ont plaidé en faveur du «renforcement» de la concertation pour une «convergence de vues et d’actions sur les questions régionales», tant la région est en proie à des convulsions permanentes. Zone de fracture, agitée et lieu où se déroule une tragédie humaine, la Méditerranée doit devenir un espace de développement et de prospérité partagée. C’est le défi qu’entendent relever les pays membres du «Dialogue 5+5», dont la 14e conférence des ministres des Affaires étrangères s’est tenue hier à Alger. C’est à ce titre que les pays membres de ce format «5+5» — de concertation et de dialogue — ont réaffirmé l’importance et le «rôle fédérateur du ‘‘Dialogue 5+5’’ et sa pertinence en tant que cadre informel, souple, flexible et de partenariat entre les deux rives de la Méditerranée occidentale au service de la sécurité, de la paix, de la stabilité et du développement économique et social durable et partagé dans la région», comme le souligne la déclaration d’Alger à adopter à l’issue de la conférence. Les ministres des Affaires étrangères des dix pays membres (Algérie, Maroc, Tunisie, Libye, Mauritanie, France, Espagne Italie, Portugal, Malte) ont plaidé à l’occasion en faveur du «renforcement» de la concertation pour une «convergence de vues et d’actions sur les questions régionales» tant la région est en proie à des convulsions permanentes. Le chaos libyen, la lutte contre le terrorisme, la menace liée au retour des combattants terroristes de Syrie et d’Irak, la sécurité régionale et l’épineuse problématique de la migration et ce qu’elle charrie comme drames humains sont autant de crises qui inquiètent les pays de la Méditerranée occidentale. Autant de problématiques qui se superposent et auxquelles les deux rives de la Méditerranée doivent en urgence apporter des solutions durables si elles veulent redonner à l’espace méditerranéen sa vocation historique. Pour ce faire, les ministres des Affaires étrangères du «Dialogue 5+5» — présents au grand complet — ont estimé que «la dimension du développement humain, économique, social et durable en Méditerranée occidentale demeure l’approche la plus pertinente de long terme permettant de s’attaquer directement aux causes profondes de défis communs que constituent la sécurité, les migrations, la stabilité et leurs liens avec les enjeux environnementaux et climatiques dans l’intérêt des peuples de la région (…)». C’est en ce sens que les ministres des Affaires étrangères du 5+5 appellent à «consolider la coopération économique et à appuyer la dynamique de partenariat fondé sur la complémentarité, l’efficacité et l’équilibre des intérêts». Un ambitieux projet qui place la jeunesse et son accès à l’emploi dans ses priorités. Les chefs des diplomaties de la Méditerranée occidentale ont unanimement insisté sur «l’importance d’initier des programmes en faveur des jeunes des deux rives, pour faire face aux dérives dues à la radicalisation (…). Les thématiques relatives à la jeunesse, à l’éducation et à l’emploi dans la société sont d’une importance majeure, dont la prise en charge d’ensemble aura un impact positif sur l’avenir de la région». C’est la démarche que les deux ministres algérien et français, Abdelkader Messahel et Jean-Yves Le Drian — coprésidents de la Conférence d’Alger — ont voulu imprimer à la coopération de cette sphère régionale. «Je crois que le sujet de la jeunesse est le sujet central de cette rencontre. Il faut faire du développement économique, de la formation professionnelle et universitaire et de l’accès au marché du travail une priorité de nos actions communes», a soutenu le chef de la diplomatie française à l’issue de la réunion. De son côté, le ministre algérien des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, a insisté sur la nécessité de voir la Méditerranée «retrouver sa vocation de creuset civilisationnel culturel et humain devant constituer le socle pour bâtir une communauté méditerranéenne au destin commun». Messahel, qui s’est félicité de la réussite de la 14e conférence d’Alger, a rappelé la nécessité de privilégier «l’approche de solutions politiques» aux multiples crises qui secouent certains pays de la région du Sahel et du Moyen-Orient. Enfin les ministres des Affaires étrangères du 5+5 ont réitéré leur appui au gouvernement d’entente nationale libyen ainsi que leur soutien aux efforts de l’envoyé spécial des Nations unies, Ghassan Salamé. Ils ont, par ailleurs, «déploré» la décision de l’administration américaine relative à Jérusalem qui «contrevient aux résolutions des Nations unies».
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