La sortie, lundi dernier, du général-major à la retraite Khaled Nezzar, à l’occasion d’une conférence de presse présentant la réédition de ses mémoires, a fait réagir l’association des victimes du 5 Octobre 1988 de Béjaïa. L’ancien ministre de la Défense nationale avait dégagé sa responsabilité et celle des militaires dans les événements tragiques d’Octobre 1988. «30 années après, vous rouvrez les plaies en imputant la responsabilité au pouvoir politique de l’époque», écrit l’association AVO 88 dans une déclaration remise à notre rédaction. AVO 88 saisit cette occasion pour rappeler à l’ancien ministre sous Chadli sa «promptitude à donner aux militaires et aux services de sécurité l’ordre de tirer à vue sur des manifestants civils et sans arme». «La répression fut excessive, sauvage et sanglante. Des centaines de tués, blessés, torturés, mutilés à vie ne sont toujours pas reconnus et sont considérés à ce jour comme accidentés du travail. Et cela, malgré les multiples appels faits aux différents gouvernements qui se sont succédé», ajoute l’association. Il est demandé à Khaled Nezzar d’assumer «devant l’histoire cet acte de violence gratuite contre le peuple» et d’ajouter que «cette répression disproportionnée et démesurée peut être considérée, sous d’autres cieux, comme un crime contre l’humanité et relever du tribunal pénal international». En réagissant aux propos de l’ex-membre du HCE, l’association précise son intention de ne vouloir que «le rétablissement de la vérité, et la réparation juste et équitable des dommages occasionnés». «Nous vous rassurons, nous sommes sans haine, pacifiques et le regard tourné vers les futurs horizons pour que les générations (futures) ne puissent plus endurer et subir de telles horreurs et de telles tragédies», conclut l’AVO 88.
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