Le collectif national des médecins et pharmaciens spécialistes en biologie clinique dénonce une injustice contenue dans l’arrêté ministre de la Santé du 14 Avril 2008, fixant les conditions d’ouverture et de transfert des laboratoires d’analyses médicales. Dans la requête du collectif, dont une copie nous a été remise, l’accent a été mis sur la dangerosité de la situation. « La pratique de la biologie clinique dans le secteur privé est actuellement sous réglementée. Des laboratoires poussent comme des champignons aux quatre coins du pays. On assiste actuellement à l'émergence de laboratoires de quartier gérés par des spécialistes affichant sur leurs pancartes "pharmacien ou médecin biologiste", alors qu’il ne sont pas », lit-on dans le document. Selon l’un des représentants du collectif, joint par téléphone, c’est la santé du patient qui est en jeu. Ce qui est contre l'éthique et la déontologie et aussi contre le principe d’une médecine de qualité. « Depuis 2008, plusieurs spécialités se sont vus offrir le droit à l'installation alors qu’ils n'ont qu'une qualification partielle, voire aucune qualification leur permettant de gérer un laboratoire d'analyses médicales polyvalent. Or, et conformément à ce qui se fait dans tous les pays du monde y compris en Europe, aux États-Unis et nos voisins Maghrébins, les spécialistes en Biologie clinique sont les seuls habilités à ouvrir un laboratoire d’analyse médicale polyvalent (englobant les 05 spécialités biologiques) dans le secteur privé, et c'était le cas en Algérie avant la parution de l'arrêté de 2008 » Notre interlocuteur précise que durant le cursus de la spécialité de biologie clinique à laquelle accèdent les médecins et pharmaciens après concours de résidanat, ces derniers bénéficient des formations théoriques et pratiques englobant les cinq mono-spécialités biologiques à savoir : la parasitologie-mycologie, la biochimie, l'hémobiologie, la microbiologie et l'immunologie, sanctionnées par 05 examens nationaux semestriels classant et un examen de diplôme d’études médicales spéciales DEMS final. « Nous assistons actuellement à de graves dérives et une dévalorisation totale de cette discipline qui est pourtant la clé de voûte d'un diagnostic et d'un traitement bien conduits. Des mono-spécialistes sont installés dans des laboratoires polyvalents et exercent les 5 spécialités sans la moindre connaissance théorique ou pratique dans les 4 autres spécialités qu'ils n'ont pas étudiées, sous le terme tronqué de médecin biologiste », lit-on dans le même document. Afin de corriger la situation, le collectif réclame du ministre de la Santé de procéder à une rectification de l’arrêté de 2008 et de l’inclure dans le Projet de loi sur la Santé qui devrait être votée à l’APN lundi prochain. « Il est devenu primordial de réglementer l'exercice de la biologie médicale. Ainsi chacun pourra exercer ce pour quoi il a été formé durant son cursus et faire bénéficier la population de ses compétences sans piétiner sur le domaine des autres pour des raisons purement pécuniaires au détriment de la santé du malade. »
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