lundi 15 juin 2015

Benflis met son parti sur les rails

Au terme d’une deuxième journée-marathon, le congrès constitutif du parti Avant-garde des libertés a clôturé ses travaux avec l’élection des 390 membres du comité central et l’adoption du bureau politique composé de 31 membres. Il aura fallu moult «tractations» afin de parvenir à l’élection des membres de certaines wilayas au comité central.
Le président du parti devra également nommer son quota – une liste nationale – qui sera composé «de compétences dans divers domaines». Une espèce de think tank du parti qui se penchera sur les questions d’importance stratégique comme l’énergie, le développement économique et social. Ce n’est qu’en début de soirée que Ali Benflis, élu à l’unanimité, la veille, président du parti, a pu faire son discours de clôture.

Une intervention dans laquelle il a longuement développé les grands axes de son projet politique déclarant que «la citoyenneté doit être le moteur de la construction de l’Etat moderne» et «la stricte observance du choix du peuple souverain dont ses dirigeants tirent leur légitimité, leur représentativité et leur crédibilité».

L’ancien candidat à l’élection présidentielle, entouré de sa garde rapprochée – dont on peut citer Ahmed Attaf, Ahmed Adimi, Haider Bendrihem, Abdelkader Sallat et Aziz Nasri – a réussi son pari politique en capitalisant l’élan d’adhésion suscité autour de sa candidature lors de la présidentielle d’avril 2014. Prenant à contre-pied son ennemi juré, Ali Benflis plaide pour «la bonne gouvernance», condition sine qua non pour «gagner la stabilité politique, la performance économique et la quiétude sociale».

Ali Benflis veut que son parti incarne l’ambition de construire «un Etat puissant et respecté, une nation prospère et unie et une société ouverte et tolérante». Le parti de l’Avant-garde des libertés place la jeunesse «au cœur de la construction de l’Etat». Dans ses résolutions, le nouveau parti – qui vient renforcer les rangs de l’opposition – assume pleinement l’égalité entre l’homme et la femme. «L’espoir et ses sources sont dans la femme algérienne envers laquelle toute la société a une dette – la dette de la citoyenneté – dont nous devons nous acquitter pour lui permettre, à l’égal de son frère, l’homme, de réaliser elle aussi ses rêves et ses ambitions», défend-il.

Le président de l’Avant-garde des libertés donnera dans les prochaines 48 heures une conférence de presse pour dévoiler son agenda politique pour la prochaine étape, qui s’annonce d’ores et déjà chaude. En somme, Ali Benflis, qui ne cesse de marteler «la vacance du pouvoir», table visiblement sur une élection présidentielle anticipée et ouverte. Il ne désespère pas de voir s’ouvrir devant lui les portes du palais présidentiel. Une mission qui s’annonce extrêmement difficile. Les décideurs semblent décidés à verrouiller le jeu politique en vue d’une succession «contrôlée».

 

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