Le département d’Etat américain a publié, jeudi dernier, son rapport annuel par pays sur le terrorisme durant l’année 2015. Soulignant que «l’Algérie est restée un important partenaire dans la lutte contre le terrorisme, et louant son expérience en la matière», le document note que «le gouvernement algérien a consacré des ressources considérables au développement de sa politique sécuritaire». Plusieurs forces sont impliquées dans la lutte contre le terrorisme. Le département d’Etat américain cite l’armée, la Gendarmerie nationale, les garde-frontières, le Département du renseignement et de la sécurité (DRS) sous l’égide du ministère de la Défense nationale, et la police nationale ou Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) sous la responsabilité du ministère de l’Intérieur. Pour le département d’Etat, Al Qaîda au Maghreb islamique (AQMI), l’Unité et le djihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) basées au Mali, Al Murabitoun et Jund Al Khilafah étaient des menaces terroristes actives en Algérie et le long de ses frontières. «Ces groupes ont continué à attaquer les services de sécurité et les intérêts occidentaux, souligne la même source qui précise qu’il n’y a pas eu d’enlèvement par les groupes terroristes en 2015». «Le gouvernement algérien a maintenu une politique stricte, sans concession à l’égard de personnes ou de groupes prenant des citoyens en otage», note encore le rapport. Rappelant l’élimination des différents groupes terroristes qui avaient prêté allégeance à l’Etat islamique le département d’Etat américain indique que l’Algérie «poursuit une campagne agressive pour éliminer toute activité terroriste, dans la capitale et autres grands centres urbains». «L’instabilité politique et sécuritaire régionale accentue la menace terroriste en Algérie», souligne la même source, évoquant un autre volet lié à la lutte contre la radicalisation, l’implication des imams et des religieux pour l’éradication de l’extrémisme. «Les responsables algériens et les chefs religieux et politiques musulmans ont condamné publiquement l’Etat islamique et critiqué les actes de violence commis au nom de l’islam», écrit le département d’Etat américain, qui met aussi l’accent sur «le refus de se joindre à la coalition mondiale contre l’ISIL (Etat islamique, ndlr), citant son ‘‘principe cardinal’’ de non-intervention dans les affaires des nations souveraines». «Néanmoins, l’Algérie a soutenu activement les efforts visant à contrer ISIL par d’autres moyens, tels que le partage de renseignements, la formation des imams, des programmes de renforcement de la coopération avec les Etats voisins.» En plus de la lutte contre le terrorisme sur le terrain, le document, qui souligne l’adaptation de la législation algérienne sur la cybercriminalité, mentionne «la restructuration du DRS, le placement du Service algérien central antiterrorisme (Scaat), anciennement connu sous le nom de Service pour la coordination des opérations et du renseignement antiterroriste (Scorat) sous le contrôle direct du vice-ministre de la Défense nationale». Le gouvernement algérien, précise le même rapport, accorde «une priorité absolue à la sécurité des frontières pour se prémunir contre les infiltrations de terroristes en provenance des pays voisins». Selon la même source, «les responsables algériens ont indiqué qu’ils ont fourni la formation et des équipements à la Tunisie pour assurer une communication transfrontalière efficace». «Les mesures de sécurité incluent de nouveaux points de contrôle communs et des patrouilles le long de la frontière, le partage de l’information et des programmes de formation et d’équipement». «Cependant, le désaccord politique entre l’Algérie et le Maroc sur le Sahara occidental demeure un obstacle à la coopération antiterroriste bilatérale et régionale», note la même source.
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