lundi 15 juin 2015

Des sources islamistes démentent la mort de Belmokhtar

Mokhtar Belmokhtar a-t-il été vraiment tué dans des frappes aériennes américaines dans l’est de la Libye ? Alors que le gouvernement libyen reconnu par la communauté internationale l’a annoncé dimanche soir dans un communiqué, des informations contradictoires circulent sur sa mort, pour l’instant non confirmée.
 

Une source sécuritaire algérienne affirme qu’il n’y a eu pour l’instant « aucune communication entre Washington et Alger » au sujet de l’Algérien, leader du groupe des Signataires par le Sang. « Pour confirmer sa mort, il faudrait une expertise ADN. Or l’Algérie est pour l’instant la seule à détenir ces données, et elles ne seront transmises que si les Américains donnent une preuve matérielle de sa mort », poursuit notre interlocuteur.

 

Selon un responsable libyen, Khaled Abou al-Abbas, alias Belaouer, aurait trouvé la mort dans une frappe de l’armée américaine ayant visé une ferme à Adjabiya, à 160 km à l’est de Benghazi. « Il y tenait une réunion avec d’autres chefs de groupes extrémistes dont des membres d’Ansar Charia ». Sur les réseaux sociaux, des comptes djihadistes font bien état de 7 morts dans les rangs d’Ansar Charia. Une page facebook d’un groupe islamiste à Adjabiya a publié des photos de corps présentés comme ceux des victimes de l’opération ainsi que les noms des personnes tuées, mais sans aucune référence à Mokhtar Belmokhtar.

 

Selon AP, qui cite une source islamiste en lien avec des djihadistes libyens, « les frappes aériennes ont raté Mokhtar Belmokhtar mais tué quatre combattants d’un groupe extrémiste que les Etats-Unis associent aux attentats du 11 septembre 2012 contre leur consulat à Benghazi où l’ambassadeur Chris Stevens et trois autres Américains ont été tués ».

 

Le colonel Steve Warren, porte-parole de la Défense américaine, a déclaré que l’Algérien, dont la tête a été mise à prix pour 23 millions de dollars par les Etats-Unis, avait bien été la cible de cette frappe, mais a précisé que « les résultats de l’opération » étaient toujours en cours « d’évaluation ».

 

Ce n’est pas la première fois que le cerveau de la prise d’otages de Tiguentourine est donné pour mort. En 2013, l’armée tchadienne avait revendiqué l’avoir tué au nord du Mali. Il y a quelques semaines, un communiqué envoyé en son nom au site mauritanien Al-Akhbar, où il contestait le ralliement du groupe El Mourabitoune à l’organisation de l’Etat islamique et rappelait sa fidélité à Ayman al-Zawahiri, avait été interprété comme un démenti aux récentes rumeurs sur sa disparition.

 

 

 

 

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