mardi 16 juin 2015

«L’Algérie ne recule jamais devant le terrorisme»

L’Algérie est engagée implacablement dans la lutte antiterroriste, a affirmé le Premier ministre, Abdelmalek Sellal. «L’Etat algérien ne recule jamais devant le terrorisme», a-t-il martelé dans un entretien accordé au journal Le Parisien, à l’occasion de la visite-éclair, hier, de François Hollande en Algérie.
«Rappelez-vous que les responsables de l’assassinat d’Hervé Gourdel ont été neutralisés (…). Sur le plan régional et international, l’Algérie ne cesse d’appeler à la coordination entre Etats et organisations pour lutter efficacement contre le terrorisme», a souligné M.Sellal, qui a indiqué que les efforts que l’Algérie a déployés et déploie toujours pour stabiliser la situation politique dans les pays du Sahel ont abouti à la signature d’un accord de paix entre les parties en conflit au Mali, alors que la médiation se poursuit en Libye.

«Nous espérons que ces actions seront soutenues par la communauté internationale, notamment dans le domaine du développement socioéconomique», a-t-il souhaité, insistant sur le fait que la pauvreté et la fragilité des Etats sont le véritable terreau du terrorisme qui – quelle que soit son appellation – conserve toujours la même nature immonde et inhumaine. M. Sellal qualifie la situation en Libye de «préoccupante» mais pas «insurmontable». Autrement dit, une solution est toujours possible pour peu que tout le monde se mette de la partie. «Nous connaissons bien nos voisins libyens, c’est un peuple bon et pacifique. On ne peut accepter que l’avenir de cette nation soit hypothéqué par l’extrémisme.

Dans le cadre des mécanismes des pays voisins de la Libye et de la médiation onusienne, l’Algérie participe à la réunion des conditions d’un dialogue inclusif entre les acteurs politiques de ce pays, dans le respect de la légalité internationale, du principe de non-ingérence et de l’intégrité territoriale», a-t-il précisé, assurant que «l’Algérie privilégie l’action diplomatique et le dialogue inclusif».

Il appelle, en parallèle, «au renforcement des actions dans les domaines comme la lutte contre le financement du terrorisme par la répression du paiement des rançons aux groupes criminels et un meilleur contrôle du marché de l’armement». «C’est ce que nous faisons avec nos amis maliens avec des résultats encourageants. Je le répète, la Libye est un pays ami, qui mérite nettement mieux qu’une simple expédition militaire», a-t-il relevé.

«Politique prudentielle»

Sur le plan interne, le Premier ministre est revenu sur la réorientation de la politique du gouvernement pour tenter de réduire la dépendance de l’Algérie des exportations d’hydrocarbures, reconnaissant que la chute brutale des cours du pétrole ont négativement impacté les revenus de l’Algérie. Sa grande inquiétude, c’est l’illisibilité de l’évolution des cours à moyen et long termes. «Notre pays a fait, depuis plus d’une décennie, le choix d’une politique prudentielle en matière de finances publiques qui place la préservation des équilibres macroéconomiques au rang d’objectif permanent», a-t-il souligné, estimant que grâce au remboursement anticipé de la dette extérieure, l’Algérie a une marge de manœuvre conséquente en matière économique.

Sans être alarmiste, Abdelmalek Sellal a relevé les défis mais aussi les difficultés de l’Algérie sur le plan économique. Si le choc de la chute du prix de l’or noir est atténué, la crise est loin d’être écartée. «Dès le quatrième trimestre 2014, des mesures de réajustement ont été prises, notamment pour la maîtrise du commerce extérieur et la rationalisation de la dépense publique, tout en poursuivant la relance de l’appareil national de production», a expliqué M. Sellal.

Il assure cependant que l’effort de l’Etat sera maintenu en matière de transferts sociaux, notamment dans les secteurs de l’éducation, de la santé et de l’habitat, afin de préserver le pouvoir d’achat des Algériens et de soutenir la consommation intérieure et l’épargne. Les relations bilatérales entre l’Algérie et la France «sont bonnes et évoluent de manière positive», a-t-il affirmé. «Notre vision des choses a nettement évolué. Le passionnel a laissé la place à la pression de faire mieux pour le bien de nos peuples et surtout de notre jeunesse», a-t-il précisé.

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